Premier album en autoprod pour les Lyonnais de WHISPER-X, après trois démos et un DVD live, mais ceux-ci, tant en termes d'emballage que de contenu, jouent déjà dans la cour des grands.
Vu le style pratiqué, du Death Grind brutal, autant dire que Wargame n'est pas la musique conseillée pour digérer sereinement son andouillette ou son gâteau de foies de volaille et mini-quenelles... Ouvrir l'album avec une instrumentale intitulée « Into The Morgue » a le mérite de fixer le décor. « Necrophobia » témoigne à lui seul de la maturité du combo et d'une cohésion assez surprenante entre parties rythmiques, leads et voix lorsque l'on sait que depuis sa récente création, la formation a déjà connu un certain nombre de changements de line-up. WHISPER-X ne se contente pas d'écraser, il broie, au moyen de breaks appuyés par une batterie groovy (« Mutant Generation ») ou des riffs torturés (« Fire Punishment »). Le groupe s'octroie toutefois quelques pauses, bienvenues, laissant par moments plus d'espace à une guitare qui vient apporter un petit plus non négligeable aux compos (« Necrophobia », « Fire Punishment »). Sous cette avalanche Death Grind, parfois plus typiquement Grind (« Virus Destroy Human »), certains riffs plus Thrash parviennent également à se frayer un chemin, sur « No Remorse » ou « Ultim(h)ate ».
WHISPER-X sait jouer vite, mais frapper vite, c'est bien, frapper bien, c'est mieux. Et là où WHISPER-X s’offre les moyens de la reconnaissance, c'est sur les titres plus ambiants : « Beautiful Torture », quasi instrumentale, presque Black avec des guitares dissonantes, se révèle ainsi idéal pour se promener seul la nuit dans les traboules de la vieille ville. « The End Of... », qui vient clore l'album, avec une guitare à la GOJIRA sur fond de sirènes, est aussi du meilleur effet. Tout comme le bonus track, « Chapter 1 » avec sa guitare sèche, son djembé (?) et ses samples : une influence Sergio Leone ? Si WHISPER-X poursuit dans cette voie, ce WHISPER ne sera plus anonyme pour longtemps.