Les albums de DEW SCENTED n'ont pas seulement pour caractéristique de tous commencer par la lettre "I". Ils ont également pour habitude de nous proposer un mélange de brutal Thrashcore/Death, alliant éléments old school et modernes, à travers un son rapidement identifiable. Il faut dire que cela fait maintenant quinze ans que les Allemands opèrent et ils auraient bien tort de changer de formule alors que leur persévérance commence à payer. A défaut d'être des plus originaux, Incinerate n'en est pas moins d'une redoutable efficacité. Le groupe peut par ailleurs se targuer sur cet album de la participation d'invités de choix : un duo de six cordes, soit un total de douze, entre les mains expertes de Gus S. (FIREWIND) et Jeff Waters (ANNIHILATOR), sur « Perdition For All », et une voix chère au cœur de tous les thrasheurs en la personne de Mille Petrozza (KREATOR) sur « Retain The Scars ».
Après une intro assez dispensable (on retrouvera d'ailleurs le même riff pendant deux minutes dans l'outro), « Vanish Away » ambitionne déjà de tout détruire sur son passage : dans sa folie dévastatrice - le tempo ralentit rarement - l'énergie qui anime DEW SCENTED rappelle bien souvent celle de THE HAUNTED première période. Le potentiel du groupe se révèle vraiment sur les titres les plus respectueux de l'esprit Thrash old school, à l'ambiance guerrière, plutôt que bière : le slayerien « Into The Arms Of Misery » devrait ainsi satisfaire même les plus difficiles d'entre nous. C'est tout simplement du très bon, d'autant que la production d'Andy Sneap (ARCH ENEMY entre autres), plus Heavy que celle d'Andy Classen qui officiait sur Issue VI, est aux petits oignons. Rien de mieux pour un mosh pit. Deuxième grosse baffe : « Now Or Never », plus lourd avec un véritable essaim de riffs. Encore sous le choc, « Aftermath » nous renvoie à terre. Dur de sortir indemne de l'écoute de Incinerate. L'intro de « Everything Undone » n'est qu'une brève accalmie car la furie repart de plus belle. Etourdi par tous ces riffs et la précision du combo, l'auditeur finit par en oublier la première impression de linéarité qui se dégage des compos. DEW SCENTED ne propose rien de très innovant mais la rage qui l'anime est des plus communicatives.