Certains n'ont toujours pas compris que si de nombreux groupes adoptent une formule d'environ 3 minutes pour écrire des chansons, c'est qu'il y a de bonnes raisons. Composer ne consiste pas en un enchaînement de riff et de mélodies qui n'ont pour seul but que de montrer à quel point on est prolifique lors de nos périodes d'ennuis nocturnes. La composition se pense comme un ensemble cohérent qui s'appuie généralement sur un thème fort, et non sur des rallonges continuelles et ennuyeuses. Il est rare de voir de longues compositions complexes qui soient réussies. Soit elles émanent d'un coup de génie, soit de grandes pièces de musique classique (ce qui finalement n'est pas très différent du coup de génie). Alors quand un jeune groupe de Metal Espagnol se lance dans de telles compositions, le résultat escompté n'est pas toujours au rendez-vous. AS LIGHT DIES propose donc un Metal aux influences Black, Folk, Progressif ou encore Death. Dans leur biographie ils appellent ça de l'avant-garde. Jugera qui pourra. A Step Through The Reflection est leur premier véritable album, succédant à trois démos soit disant "remarquées". La première chose qui ressort de cet album est qu'il est long. Très long. Trop long. On écoute le premier titre, une intro instrumentale qui dure 3 minutes, et on sent le destin s'abattre sur nous lorsqu'en tournant la pochette, on s'aperçoit qu'il y 13 titres, avec nombre d'entre eux qui font plus de 8 minutes. D'ailleurs le meilleur titre est paradoxalement le plus long, car il présente un réel intérêt de composition. Le travail sur les rythmes et les guitares est assez impressionnant, il rappelle à de nombreux niveaux le groupe OPETH. L'agencement de la composition, bien que beaucoup trop long, présente assez d'originalité pour relever le niveau. Car en effet, ce n'est pas du tout le cas des autres titres. Ils se fondent pour la plupart dans une boue ennuyeuse et pesante. Les interludes entre les "vraies" chansons sont d'une inutilité flagrante, je pense notamment aux bruits de massacre sur "Peering through the reflection". On sent tout de même un certain effort sur les ambiances, car même si les claviers sont globalement utilisés à outrances, ils trouvent parfois une place assez judicieuse pour instaurer un climat intéressant. Par ailleurs, le violon qui se fait présent sur de nombreux titres est mal utilisé. Ils n’apportent rien de spécial si ce n'est des mélodies à vous saigner les oreilles. Au final, on retiendra surtout la trop grande prolixité de cet album, même si certaines bonnes idées peuvent apparaitre au fil de l'écoute. Dommage.