DISSECTION (se) - Storm Of The Light’s Bane (1995)
Label : Nuclear Blast
Sortie du Scud : 1995
Pays : Suède
Genre : Dark Black Metal
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 43 Mins
Il est intéressant de constater l’énorme différence qu’il peut exister entre des musiciens qui vivent leurs cauchemars et ceux qui aimeraient bien que l’auditeur y croit. Ainsi, une étude rapide de la vie et de la carrière de Glen BENTON et Jon NODTVEIDT mènera le lecteur dans deux directions opposées. Si le premier n’est qu’un triste clown à peine digne d’animer un spectacle de marionnettes pour enfants de moins de 6 ans, le second a eu un parcours pour le moins tragique, mais sincère. Qu’on cautionne ou pas ses théories (qui se sont plus d’une fois rapprochées de ce que l’on nomme le NSBM, National Socialism Black Metal), il est urgent d’admettre qu’il les a vécues jusqu’au bout. Et quel album de sa « chose » parait le plus approprié pour le prouver que ce monument qu’est Storm Of The Light’s Bane ? Rien, effectivement. DISSECTION n’est rien d’autre que le haut parleur mobile d’un misanthrope qui n’attend rien d’autre de la vie que de propager son message ténébreux.
A l’instar de MAYHEM, on ne peut occulter le sordide fait divers qui entraînera Jon dans les entrailles boueuses de la société. Tout simplement parce que cet album en est la profession de foi.
Certes, comme vous, le meurtre d’un homosexuel me dégoûte, surtout dans sa gratuité. Je n’adhère pas du tout à cet extrémisme dangereux qui en plus de voler des existences, nuit à l’image du Metal à travers le monde. Mais je ne suis pas là pour un cours d’histoire, ni de tolérance. Jon n’en avait aucune d’ailleurs…
Si Storm Of The Light’s Bane a sa place ici, c’est uniquement grâce aux mélodies envoûtées qui hantent ses sillons. Cette impression hallucinante que rien ne sera plus comme avant. Si la plupart des musiciens de Black se sont toujours tenus à l’écart de tout acte criminel, là n’est pas le cas.
Jon à donné sa vie, et déconstruit sa musique.
De l’époustouflante ouverture de « Night’s Blood », qui vous gèlerait le sang même en enfer, jusqu’à « Soulreaper » qui ne vous laisse aucune seconde de répit, nous évoluons là au milieu d’un monde dont un seul homme détient la clé. Et le pesant « Where Dead Angels Lie » en est peut être la solution. Séduire pour détruire. Renoncer à la lumière. Marcher, puis courir. Vers un destin inéluctable que même le Malin savait inévitable.
La force de DISSECTION sur cet album, est d’avoir parfaitement réussi l’amalgame entre des mélodies maladives et une puissance de feu à faire fuir une armée de démons. Car la mort n’est jamais aussi belle que lorsqu’elle est noyée dans un océan de roses. Noires et fanées certes, mais terriblement séduisantes.
Si De Mysteriis Dom Sathanas était un aveu posthume dont l’auteur n’avait pas choisi l’issue, Storm Of The Light’s Bane est un jet de bile assumé et revendiqué.
Une fois sa haine crachée à la face des bien pensants, et sa dette envers notre monde payée, Jon a écrit le dernier chapitre de son aventure avant de rejoindre le monde des ténèbres qu’il n’a jamais vraiment quitté.
Il n’avait pas choisi sa place sur terre, mais il a su choisir son épilogue.
Quand on a plus rien à dire, il vaut mieux se taire.
C’est ce qu’il a fait.
Storm Of The Light’s Bane est son plus beau discours. Avec le néant pour témoin…
Ajouté : Mardi 16 Octobre 2007 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Dissection Website Hits: 13759
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