Attention denrée rare … Là vous êtes en train de penser « oh putain ça doit être un chef d’œuvre, du caviar, le foie gras du Metal ! » …. Ben non … c’est juste de la bouillie, c’est tout. Une bouillabaisse ratée, à peine mangeable. Bon OK, je suis dur, alors je m’explique.
Si je vous dis : ils viennent du Brésil, et jouent du Metal, vous pensez à qui ? SEPULTURA ? Euh, non, les autres. Oui ben ANGRA quoi, le deuxième groupe d’André Matos (avant SHAAMAN et après VIPER) ! Autre point commun que leur provenance : le style dans lequel ils évoluent, SCELERATA évoque ANGRA époque Angel’s Cry, le côté symphonique en moins. Pas un mal, car depuis 1994, de l’eau a coulé sous les ponts, et proposer exactement la même musique, c’aurait été la goutte d’eau … Donc on parle de Power Metal.
Power Metal technique même, car Magnus Wichmann (guitares), Renato Osorio (guitares), Renato Osorio (basse) et Francis Cassol (batterie) sont sans contestation possible de supers musiciens. Même si on peut dire sans prendre de risque que l’influence principale de nos deux gratteux est Kiko Loureiro. En revanche, le gros point noir se situe au niveau du chant : désolé, mais Carl Casagrande est complètement à côté de la plaque ! Sa voix est poussive, et il a vraiment du mal à atteindre les notes haut perchées, à l’inverse de ses modèles André Matos ou Timo Kotipelto (STRATOVARIUS). Il n’y a que sur l’unique super titre « The Spell Of Time » que le chant fait un vrai carton, et pour cause … C’est Edu Falaschi (actuel chanteur d’ANGRA) qui vient filer un coup de main à ses amis de SCELERATA.
Je dis « unique super titre », parce que sur les neuf autres chansons, et tout cela sans mettre en cause les qualités de chacun (excepté Casagrande, donc …), on ne peut pas dire qu’on atteigne des sommets !!! Chaque morceau ressemble à un assemblage de riffs sans aucune continuité, sans aucun enchainement logique … on dirait « Father Time » de STRATOVARIUS (Attention, j’adore ce morceau) mais sans âme, sans réelle recherche musicale. Et quand le petit Carl se met à hurler dans le micro, on frôle la limite du supportable.
Ah oui ! J’oubliais : mais qui a mixé ce disque ? Thiago Bianchi, le producteur ? C’est qui ? En tous cas c’est un vrai massacre. En plus c’est le grand Dennis Ward qui a masterisé le disque et je ne pense pas que « master » soit le mot approprié. On retrouve donc tous les éléments pour réussir une bonne bouillie indigeste. Ne parlons pas de la batterie qui est beaucoup trop mise en avant (jeu de mot douteux : ce n’est plus Francis Cassol mais Francis Casserole ! Sûr que Lars Ulrich tiendrait là le son de batterie qu’il recherche pour METALLICA depuis un St Anger sponsorisé par Tefal !) … J’admets être dur envers ce groupe et son disque, car je suis musicien et je sais à quel point cela doit être beau d’enregistrer son premier opus. D’autant que, je dois l’avouer, il m’avait semblé lire de bonnes critiques sur Darkness And Light. Comme quoi faut toujours se méfier ……