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SILENT VOICES (fi) - Michael Henneken (Jan-2006 / ITW-VIDEO)
Ce lundi 27 février 2006 est sorti Building Up The Apathy, le troisième album du groupe de Heavy Metal Progressif finnois SILENT VOICES. Si vous n’avez pas encore pu jeter une oreille sur ce nouvel opus, vous pouvez toujours patienter en lisant cette interview du chanteur, Michael Henneken. Mieux : prenez le temps de regarder notre interview filmée !
Line-up : Michael Henneken (chant), Henrik Klingenberg (claviers), Pasi Kauppinen (basse), Timo Kauppinen (guitare), Jukka-Pekka Koivisto (batterie)
Discographie : Chapters of Tragedy (Album - 2002), Infernal (Album - 2004), Building Up The Apathy (Album - 2006)
Metal-Impact. Bonjour ! Merci d’accorder cette interview à Metal-Impact ! Michael Henneken. Hello, merci à toi.
MI. Tu as été le dernier membre recruté dans SILENT VOICES. Comment vous êtes-vous connus ? Michael. J’ai d’abord passé une annonce dans un magazine de musique finnois. Ils m’ont téléphoné et j’ai passé une audition où j’ai chanté « Perfect Stranger » de DEEP PURPLE et une chanson de STRATOVARIUS, « The Kiss Of Judas ». Ils ont beaucoup aimé et ils m’ont engagé.
MI. Peux-tu me dire quelques mots sur chaque membre du groupe ? Michael. Timo est un guitariste brillant mais un peu timide. Il aime beaucoup les groupes de Heavy comme TESTAMENT ce qui est une bonne chose pour notre groupe car c’est une approche différente en tant que guitariste de Progressif.
Pasi est le frère de Timo et c’est en quelque sorte le boss de notre groupe. Si nous avons plusieurs idées, c’est lui qui dit « c’est mauvais, nous ne l’utiliserons pas ».
Jukka-Pekka est un mec très timide. En fait, il ne parle pas du tout, à part quand il est saoul. C’est un batteur très Heavy également, qui aime des groupes comme SLAYER et TESTAMENT.
Henrik est la grande star de notre groupe ; il joue dans SONATA ARCTICA. C’est lui qui a le plus étudié la musique et c’est un excellent musicien.. Il joue du piano depuis qu’il a 6 ans. Il est brillant. MI. Et toi ? Michael. J’essaie juste de faire du mieux que je peux.
MI. Passons maintenant à votre musique. En regardant quelques années en arrière, que penses-tu de votre premier album, Chapters Of Tragedy ? Michael. Il a été fait très rapidement. Je ne peux pas réellement l’écouter moi-même car il y a tellement de choses qui se sont produites après cela… et j’ai évolué. Je pense que c’est un assez bon premier album mais il y a tellement de choses qui auraient dû être meilleures, comme le son et ma performance ! [rires]
MI. Votre deuxième album, Infernal, était beaucoup plus Heavy et agressif. Pourquoi revenir maintenant à vos racines Prog avec Building Up The Apathy ? Michael. Quand nous avons commencé à écrire pour Infernal, nous voulions avoir à notre répertoire des titres plus Heavy et rapides pour nos performances live. Pour ce troisième album, nous souhaitions mixer les deux approches de la musique. Nous sentions qu’il ne fallait plus de limites ou de restrictions dans notre composition.
MI. Quelles sont selon toi les principales différences entre vos deux premiers albums et Building Up The Apathy ? Michael. Je pense que nous sommes allés plus loin dans la voie artistique. Nous avons pris plus de privilèges pour faire ce que nous voulions. Nous écoutons beaucoup de choses, du jazz au Heavy Metal, et nous souhaitions inclure ces différentes influences ; il y a donc beaucoup de styles différents dedans.
MI. Tu disais que votre premier album n’était pas tout à fait parfait. Avez-vous les moyens maintenant de faire vraiment ce que vous voulez ? Michael. Il y a encore quelques problèmes. Le temps en studio coûte très cher mais maintenant, notre bassiste a acheté son propre studio. Nous devrions donc à l’avenir avoir de meilleurs moyens pour faire de meilleurs albums. Mais pour ce troisième album, j’aurais aimé que nous ayons un peu plus de temps pour l’enregistrement.
MI. Dans une interview, tu disais que vous aviez une « approche finnoise ». Qu’entendais-tu par là ? Michael. Si on compare avec le Metal Progressif qui se fait dans d’autres pays, c’est plus propre et pas aussi abrupt. Notre approche est plus Heavy et plus sombre.
MI. Quel morceau de Building Up The Apathy représente le mieux la musique de SILENT VOICES ? Michael. Je dois dire « Blood Of Eden » car il y a beaucoup de choses qui se passent : des parties très Heavy et d’autres assez mélo.
MI. Et quelle est celle qui surprendra le plus les fans ? Michael. Je ne sais pas. Je pense que l’album dans son ensemble est en fait tout à fait dans le style SILENT VOICES. « Corridors » est le titre le plus direct de l’album. Quand tu écoutes l’ensemble de l’album, c’est une petite surprise d’avoir un morceau de Heavy Metal direct comme ce titre.
MI. Tes textes sont aussi sombres que d’habitude ? Michael. Oui, tout à fait. C’est très difficile d’écrire des paroles à propos de papillons et de fleurs quand les gars composent des morceaux comme ça !
MI. Ce n’est pas un peu frustrant de devoir s’adapter à la musique ? Michael. Non. Je n’ai jamais ressenti de restriction. Quand je commence à écrire des textes, j’écoute simplement le morceau et l’émotion que je reçois. Les paroles commencent alors à se former dans mon esprit. Donc ce n’est pas un problème.
MI. D’où vient ton inspiration ? Michael. Je ne sais pas. Je lis vraiment beaucoup et je suis quelqu’un de très « émotionnel ». C’est très dur à dire… tout ce qui m’entoure !
MI. Quel genre de lectures ? Michael. Je lis beaucoup de choses historiques et, bien sûr, beaucoup de biographies.
MI. Tu dis être « émotionnel » mais que se passe-t-il quand tu es heureux ? Michael. [rires] Je ne sais pas. Je suis un artiste et je pense que chaque artiste est un peu dépressif tout le temps. [rires]
MI. Ta voix et la façon dont tu la travailles me fait penser à James Labrie. Je sais qu’il est l’une de tes références… Michael. Oui !
MI. Qu’en penses-tu ? Michael. Je pense que c’est un très beau compliment. J’aime James Labrie mais je n’essaie pas de ressembler à qui que ce soit. Je chante avec ma propre voix. Mais je suis heureux si elle fait penser à James Labrie.
MI. En tant que groupe de Prog, vous avez déjà pensé à un album concept ? Michael. En fait, quand j’ai reçu les morceaux pour ce troisième album, j’avais l’idée de faire un album concept. Ensuite, j’ai commencé à penser à des groupes comme PINK FLOYD ou QUEENSRŸCHE, qui ont fait des albums concepts brillants. Il me fallait vraiment une très bonne histoire. J’ai commencé à sentir que c’était un trop gros travail auquel m’atteler.
MI. Au tout début SILENT VOICES était beaucoup en studio, à travailler dur sur les compositions. Penses-tu que vous êtes plus un groupe de studio que de live ? Michael. En fait, je n’aime pas être en studio. J’aime faire des concerts mais nous n’avons pas eu l’opportunité d’en faire beaucoup. Nous sommes dans une petite entreprise finnoise, avec Low Frequency ; nos ressources sont donc très limitées. J’espère que, maintenant que nous sommes sous le label Replica Records, nous pourrons faire beaucoup de concerts. Et nous recherchons toujours un management pour nous promouvoir…
MI. Donc que préfères-tu : composer, enregistrer ou jouer sur scène ? Michael. Jouer sur scène, sans hésiter. Il n’y a rien de pareil. C’est pour moi une sensation tellement géniale d’être sur scène et jouer ma musique. MI. Tu es plus un musicien qu’un compositeur…
Michael. Tout à fait.
MI. Qu’est-ce que tu ressens quand tu es sur scène ? Michael. J’ai tout simplement l’impression d’être au sommet du monde. C’est comme une drogue. C’est pour ça qu’en dehors de SILENT VOICES, j’ai un projet de reprises. On fait du DIO, WHITESNAKE, des trucs comme ça. Il faut que je sois sur scène.
MI. Tu as même 3 groupes ! Michael. En fait, j’en ai 4 ! Il y a SENTIMENT, avec lequel j’ai commencé l’enregistrement du premier album. C’est une sorte de Heavy Metal classique. Ensuite il y a SOULBURN, qui est le groupe de reprise avec lequel je fais 2 sortes de concerts : une où on ne joue que DIO et l’autre où il n’y a que WHITESNAKE. Enfin, j’ai un duo acoustique où on fait tout des BEATLES à BON JOVI.
MI. Qu’est-ce que ça t’apporte ? Michael. Principalement d’être sur scène. Et bien sûr, j’ai besoin d’argent [rires] !
MI. Quel groupe considères-tu comme ton groupe principal ? Michael. SILENT VOICES, définitivement, car je suis un grand fan de Metal Prog. C’est le style que je veux faire.
MI. Ce n’est pas trop dur de tout faire ? Michael. Non, j’ai tellement d’idées ! Je compose quand je veux. MI. Tu gagnes des expériences et des idées… Michael. Oui. Je dois me maintenir en forme car, avec SILENT VOICES, je n’ai pas eu beaucoup de concerts ces dernières années.
MI. Vous avez maintenant 3 albums ; quels sont les morceaux que vous jouerez toujours sur scène ? Michael. Du premier album, je pense « HumanCradleGrave » et « Glassheart » sont des classiques. De Infernal, « End of Days », « On The Wings Of Rage » et « Avalon ». Et le troisième album dans son ensemble est tellement brillant, tellement bon, que je pense qu’il faudrait le jouer en entier.
MI. Comme nous le disions, Infernal est plus directe et accessible. Penses-tu que ces morceaux sont mieux taillés pour la scène ? Michael. Nous avons travaillé vraiment dur dans ce sens. Nous voulions faire en sorte que ces morceaux soient plus artistiques. Nous avons donc pris plus de temps que pour les deux précédents albums afin de mieux travailler les chansons.
MI. Comment choisissez-vous la playlist ? Michael. C’est mon travail de faire cela. J’essaie de m’arranger pour que cela commence par beaucoup d’énergie, pour mettre la foule dans l’ambiance. Et bien sûr, il faut que je pense à ma voix ; donc je prévois des parties mélodiques où je peux me reposer. Et puis il y a les « hits », comme on les appelle, qui sont placés à la fin de nos shows.
MI. J’ai l’impression que vous avez tous un rôle très précis ! Michael. Tout à fait. C’est très vrai car chacun dans le groupe apporte ses propres idées. Par exemple Timo, à la guitare. C’est un guitariste très différent de ceux des autres groupes de Metal finnois. Chaque instrument a sa place bien définie et est aussi important que les autres.
MI. Quel est ton meilleur souvenir de concert avec SILENT VOICES ? Michael. Je pense que c’est le festival Nummirock [NDLI : en juin 99] en Finlande. C’est un festival de Heavy Metal pur, sans groupes de Pop. Ça s’est passé au milieu de la nuit mais en Finlande, l’été, il n’y a aucune obscurité. C’était très intéressant.
MI. Et le pire ? Michael. Nous avons souvent joué dans de très petits clubs avec beaucoup de fumée. C’est à peu près impossible d’utiliser correctement sa voix dans ces conditions.
MI. Quels sont vos projets de tournée ? Michael. Nous espérons avoir plus de concerts. Nous avons discuté avec Olivier [Garnier], de Replica Records, car nous voulons faire quelques shows en France pendant l’été. Comme le festival de Raismes… Ce serait cool de faire ça !
MI. Penses-tu que la profusion de groupes finnois soit plutôt un atout ou un inconvénient ? Michael. Je ne sais pas. A mon avis, c’est un phénomène qui s’accroît pas mal. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’impression que les groupes de Metal finnois ouvrent la voie dans l’industrie Metal de nos jours. C’est une bonne chose.
MI. Assez curieusement, dans le lot, il y a relativement peu de groupes de Prog… Michael. En Finlande ? Il y a beaucoup de groupes très Heavy. C’est vrai que le Prog Metal ne fait pas beaucoup parler de lui dans notre pays.
MI. Pourquoi à ton avis ? Michael. Je ne trouve aucune explication. J’adore le Prog et tout le monde dit toujours qu’il adore DREAM THEATER. Mais c’est très dur de percer en Finlande quand on fait du Prog.
MI. Tu penses que les gens préfèrent des choses plus accessibles ? Michael. Je pense que le Prog est plus dur à écouter ; cela demande de la concentration. Les Finlandais apprécient peut-être plus ce qui est direct.
MI. Même mondialement, le Prog vend moins… Michael. C’est souvent vrai mais dans des pays comme la France ou le Japon, le Prog est presque aussi important que le Metal « direct ». C’est une très bonne chose !
MI. Sur scène, tu ressens ces différences entre les publics ? Michael. Je ne sais pas. Le seul concert que nous avons fait ces derniers temps, c’est une sorte de nuit du Prog, donc… Tous ceux qui viennent voir notre show savent à l’avance que c’est du Prog.
MI. Un dernier mot pour finir… Michael. J’espère que vous aimerez notre dernier album Building Up The Apathy et j’aimerais remercier tous les fans qui nous regardent sur Metal Impact. Je suis très heureux d’être ici en France !
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