Marqués et imprégnés en filigrane par le conflit russo-finlandais de 1939-1940 dans certaines de leurs pièces discographiques, les finno-ougriens d’IMPALED NAZARENE guidés par le bouillonnant Mikka Luttinen repassent à l’offensive avec ce dixième album chez leur fidèle label Osmose Productions. Une nouvelle déclaration de guerre en perspective faisant suite au réussi et ultime Pro Patria Finlandia. Si le combo n’a jamais fait fi de ses convictions satanistes au travers de ses chansons, il n’en reste que l’aspect belliciste et martial est pour le moins prédominant sur leurs albums et fait partie intégrante de l’image de marque du quintet finlandais. En conséquence, le «nazaréen empalé» se démarque des autres formations par une approche unique du Black Metal, eux-mêmes se caractérisant comme un groupe de Nuclear Metal ! Depuis maintenant dix sept ans, IMPALED NAZARENE nous assènent ses images guerrières martelées à un train d’enfer. Un album des finlandais est comme une invitation à une visite touristique guidée de Stalingrad en plein hiver 1942 ! Et cette ultime livraison Manifest ne déroge en rien à la règle même si une propension à intégrer plus d’intonations propres à la culture Punk est de plus en plus flagrante. IMPALED NAZARENE a vraiment une attitude toute Rock’n’Roll !
Le groupe le plus extrême et infamant de Finlande, auréolé de ces dix sept années de carrière sans compromis délivre ainsi un album dynamique et varié où les compositions sont sans pitié, des tueries pour tout dire. La force de Manifest réside dans cette variété de styles qui confère tout son charme à l’opus tout en gardant une cohérence musicale intelligente. Des riffs Black, Thrash, Heavy et Punk se propagent sur la dixième galette des nordiques. Sur seize titres on a de quoi faire, avec en prime un Mikka Luttinen complètement possédé. La recette de Manifest : des titres Rock‘n’Roll/Heavy speedé comme «You Don’t Rock Hard», «Goat Justice» et complètement différents des bulldozers Thrash Punk que sont «Mushroom Truth», le panzer tank «Funeral For Despicable Pigs», la lourdasse «Die Insane» ou le final sordide en la compagnie de «Dead Return», un bon mid-tempo Black venu du froid au-delà de la Volga.
La production tient comme toujours encore une place prépondérante. Masterisé au Finnvox par Mika Jussila, IMPALED NAZARENE nous a toujours habitué avec leur son singulier et omnipotent. Une bonne cure rafraîchissante, un bain de sauna avec la bande à Luttinen et vous en ressortez tout revigoré et fringant. IMPALED NAZARENE ne nous éblouit pas par son originalité mais par sa forte ligne directrice en nous délivrant des albums toujours aussi jubilatoire et stimulant. Un combo sans compromis et anticonformiste qui n’en a que faire des racontars. Un Manifest dans la tronche, cela remet les idées en place…