Il y a de cela quelques années, j'avais pris contact avec deux jeunes, encore lycéens, affichant quasiment dix ans de moins que moi au compteur, pour intégrer leur groupe en tant que bassiste. Après avoir siroté quelques bières sur le parvis d'une église (yo ! Rebelles jusqu'au bout !), ils m'avaient avoué qu'ils avaient deux passions dans la vie : le Thrash et la bière. Voilà le souvenir qu'a ravivé en moi l'écoute de HEMORAGY. Sauf qu'ici il est question de vin : une marque de raffinement supplémentaire (même si la bière est elle aussi bien souvent à l'honneur : « A Strange Man From Hell »)... L'accent de Johannes a d'ailleurs beaucoup plus des relents (burp !) de vin français que de coca-cola américain : les lyrics perdent dès lors indéniablement en superbe ce qu'ils gagnent en côté festif, et le Thrash des Parisiens prend alors des allures Punk. La production sonne feutrée avec une batterie qui semble à l'étouffée mais le plaisir à l'écoute de cette galette est réel. Le combo nous gratifie en outre de nombreux solos (« The Final Horseriding », « Blackbeard ») qui trouvent leur inspiration dans les années 1980, sans qu'à l'horizon un quelconque clavier ne vienne concurrencer la six cordes. Un sympathique hommage, que ce Jesus King Of Wine, d'une époque révolue mais qui prouve qu'elle a encore de beaux restes. Alors, comme diraient HEMORAGY : « Stand Up And Drink. » Mais avec les accélérations, comme sur « Jump Into The Bestial Pit », faites gaffe à ne pas renverser votre verre.