Deux ans après "The Last Grief", album sorti en 2000 et qui en avait déçu plus d'un, Luis B. Galvez, chef d'orchestre et seul maître à bord de TRISTITIA, revient en apparente pleine forme (enfin, c'est une façon de parler) avec un disque bien sûr très sombre et assurément dépressif : "Garden of Darkness" dont chaque morceau nous renvoie directement (et sans passer par la case Départ) six pieds sous terre.

Si certains voient en TRISTITIA une musique monotone et n'évoluant pas d'un pouce depuis le premier album originel "One With Darkness" (d'ailleurs même les titres n'ont pas évolué), ce quatrième produit offre néanmoins quelques bons moments de Doom Dark et l'on ne peut qu'accepter le témoignage de ses sens devant un tel étalage de tristesse, de dépit et de dégoût de la vie. On retrouve une nouvelle fois cette conjugaison de parties instrumentales acoustiques et de titres lourds et lents à souhait, voire hypnotiques, qui fait tout le charme du groupe.

Suite logique de "The Last Grief", "Garden of Darkness" propose un concept sur le côté obscur de la vie (que la force soit avec nous !) et se veut particulièrement bienvenu dans notre époque de marasme, notamment "As Death Says Mine" dans lequel Luis B. Galvez laisse éclater toute sa détresse aveugle. Donnant l'impression d'être constamment au bord du précipice, celui-ci se sert de sa musique pour exorciser sa peine et développe chez TRISTITIA, l'œuvre de sa vie, une dimension sincère de ses états d'âmes quotidiens.

Avec l'arrivée de Stefan Persson au chant (troisième chanteur en 4 albums), on note le retour à une voix Death d'outre-tombe après un troisième album qui avait laissé quelques fans dans le doute quant à l'orientation du chant (Richard Bengtsson). Et cette voix gutturale, écorchée, ténébreuse et pleine de chagrin colle à merveille à la musique de TRISTITIA. En outre peut s'ajouter à notre plaisir le fait d'entendre des titres s'achevant au-delà de 10 minutes, et amplifiant en l'occurrence l'effet hypnotique désiré. Plaisir qui ne se dément pas à l'écoute de certaines compositions telles que "As Death Says Mine", "When Tears Cry" et "There Will Never Be Another Dawn".

Bref, les atmosphères mélodiques et mélancoliques de Dark Doom restent proches des 3 premiers albums et le style musical demeure très homogène. "Garden Of Darkness" apparaît comme une création 100% TRISTITIA, la totalité des titres portant l'évidente marque de fabrique de groupe.