Quand je commence l’écoute d’un nouveau groupe à des fins de chronique, je ne regarde pas forcément son curriculum vitae en premier lieu. Du coup, à l’écoute de Korven Kuningas de KORPIKLAANI, j’ai cru que j’écoutais un groupe français. Pourtant, je savais qu’il y avait un truc qui clochait, parce que la langue ne sonnait pas comme à la maison, et les noms des titres, je ne vous en parle même pas. Néanmoins, cela aurait pu être un groupe français. Si, parce qu’il y a de l’accordéon dedans. Le rapport ? Vous regardez jamais la télévision vous ? A la télévision, quand on voit des français ou qu’on parle de la France dans les séries ou les films américains, on entend toujours de l’accordéon en musique de fond. Et comme la télévision a toujours raison et que les américains sont les plus beaux et les plus forts de toute la terre et même de l’univers, du coup, je ne savais plus sur quel pied danser. Alors, je me suis assis.
Bon, trêve d’âneries, c’est quoi KORPIKLAANI ? Pour ceux qui, comme moi, ne connaissaient pas avant cet album, il faut savoir que c’est du Folk Metal festif qui manie le riff mélodique et entraînant avec une virtuosité déconcertante. A l’écoute de l’album, c’est simple, je n’ai pas arrêté de penser à SKA-P. Sauf qu’au lieu d’avoir un trombone à coulisse et une trompette, ce sont des violons et des accordéons (encore eux !) qui sont présents. Et que le groupe ne semble pas socialement revendicatif. Et aussi que le son est beaucoup plus Metal, of course. En fait, ce n’est pas SKA-P. Mais on a toujours derrière chaque morceau un quelque chose de dansant ou de festif qui donne vraiment envie de guincher ou de prendre son voisin par le coude pour l’emmener avec nous dans un aller-retour que tout bon buveur de bière connaît assis sur son banc.
Et si on parlait un peu de certains morceaux ? C’est simple, tous les titres de cet album sont des tubes en puissance. « Keep Galoping » et ses triolets font sincèrement penser à un cheval au galop sur lesquelles viennent s’ajouter un « truc à soufflet » pour donner le côté guilleret. « Northern Fall » est le titre qui m’a le plus fait penser à SKA-P, surtout que le riff de guitare est clairement ska dans l’âme. Et on danse tout seul comme un con dans sa salle de bain sur un titre comme ça ! « Shall We Take A Turn? » a été le morceau que j’ai le plus écouté en boucle. Non pas parce que c’est un instrumental, mais simplement parce que ces riffs sont les meilleurs et que je ne m’en lasse pas une seule seconde. Je suis resté pantois aussi devant la rythmique simple, puissante mais tellement jouissive de « Kipumylly » et son chant qui véhicule à la perfection des émotions un rien mélancoliques. La double grosse caisse, assez rare sur l’album, s’invite aussi sur « Kantaiso » pour varier un peu de l’éternel « poum tchak » que le groupe manie pourtant à la perfection.
Bon, dois-je encore ajouter que j’ai vraiment été impressionné par ce groupe qui, malgré une simplicité sur certains aspects, produit une musique riche, envoûtante, dansante et qui met un brin de gaieté dans ce monde de brutes !