STUCK MOJO est ce qu’on pourrait appeler un dinosaure. Formé en 1989 par le guitariste Rich Ward, il continue encore aujourd’hui à distiller son mélange de Metal, de Fusion et de Rap avec ferveur. Pourtant, on ne peut pas dire que la production phonographique soit foisonnante, malgré cette longévité. Cela est certainement dû aux différents problèmes et splits que le groupe a rencontré.
Sorti initialement en 2006, Southern Born Killers était alors totalement produit par le groupe et disponible en téléchargement sur leur site. En 2008, c’est Napalm Records qui gagne le droit de ressortir cet album, avec quelques bonus cependant (dont je ne vous parlerai pas, n’ayant pu les écouter).
Comme on peut s’y attendre avec du Crossover, la musique de STUCK MOJO est un hybride. On part parfois dans des plans agressifs à l’extrême (« Metal Is Dead »), et on se retrouve à écouter des choses beaucoup plus calmes la seconde d’après (« Southern Born Killers »). Pourtant, le passage de l’un à l’autre se fait de la manière la plus naturelle. Le chant étant souvent rappé, on n’est pas surpris de trouver des passages beaucoup plus axés Rap que Metal. Pourtant, même si le passage entre les morceaux se fait bien, cela donne un manque de cohérence certain à l’album. Ce qui est dommage à l’écoute de son intégralité. « The Sky Is Falling » fait office de hit qui servira à mettre en avant l’album. Cependant, il est assez loin de ce que l’on trouve tout au long de l’écoute, et on se demande un peu quelle était l’intention du groupe est l’enregistrant. « Open Season » est le morceau le plus intéressant de l’album, avec ses rythmes arabisants qui viennent ponctuer le morceau de temps à autre. Mais sa longueur l’empêchera sûrement des passages en radio.
Ce qui m’a le plus dérangé dans cet album de STUCK MOJO, c’est le fait qu’ils sont, comme le disait BRASSENS, des « imbéciles heureux qui sont nés quelque part ». Fiers d’être américains et le clamant haut et fort. Ils me rappellent FAITH NO MORE qui avait insulté le public français suite à une remarque de LOFOFORA qui faisait leur première partie au Zénith de Paris, il y a fort longtemps. Sans faire d’anti-américanisme primaire, s’ils sont fiers d’être américains, tant mieux pour eux. Mais nous, on s’en branle !