BATHORY (se) - Nordland II (2003)
Label : Black Mark Productions
Sortie du Scud : mars 2003
Pays : Suède
Genre : Viking Pagan Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 63 Mins
Ce n’est pas la peine de présenter BATHORY et son âme Quorthon, source de génie du Viking Metal et parrain des pléthores de groupes qui en découlèrent et se réclament de lui. BATHORY est une institution ayant engendrée de très grands albums passés définitivement dans la postérité surtout depuis le décès brutal de son fondateur en 2004. Voici donc, presque en guise d’adieu, son ultime témoignage sur disque avec Nordland II, son douzième album studio. Ce diptyque Nordland se caractérise par un retour flagrant aux sources nordiques pour effacer l’échec du mitigé Destroyer of The Words et un come back au Viking Metal dont BATHORY (deuxième période Viking) avait le secret et nous a gratifié durant de nombreuses années. C’est simple, le concept tourne autour d’histoires de Viking dont Quorthon était friand et amateur. Le suédois savait en plus savamment mettre en musique les contes mythologiques de ses glorieux ancêtres guerriers. Le concept Nordland devait également être un projet étendu sur quatre albums mais le principal intéressé ne vécu pas assez longtemps pour finaliser ce projet qui lui tenait tellement à cœur. Quelque peu égaré avec ces dernières sorties musicales, BATHORY renoue avec ce qu’il sait finalement faire de mieux : du Viking Metal et les front cover des Nordland parlent d’eux mêmes ! Nordland II comme son superbe prédécesseur, nous noie dans du Metal viking lourd, emphatique, épique, guerrier, où le culte de la force est prépondérant.
Le côté glacial et froid si cher à Quorthon tient lieu et place à travers cette ribambelle de titres rythmés, inspirés, diversifiés et puissants. Comme à son habitude, le philanthrope suédois se consacre aux guitares, à la basse, à la batterie et aux lignes vocales, son plus grand point faible depuis le début de sa carrière. En même temps sa voix poussive et faible est en fait une arme de sincérité dédiée à conter ses récits mythologiques même si sur le titre fleuve «The Messenger» ses lignes vocales ne portent pas au loin. Les arrangements et enchaînements sont justes, Quorthon se retrouve une nouvelle jeunesse et grâce à une production exemplaire et des chœurs renforçant d’émotions la puissance des morceaux tantôt musclés tantôt imposants comme dans les instrumentaux parsemant l’album, tel «Fanfare», introduction pompeuse et majestueuse, marque de fabrique de BATHORY tandis que l’agressivité est contre balancée par le lyrisme et l’homérisme des arrangements proposés. Fidèle à son style de prédilection, le compositeur utilise toujours ses effets sonores (bruissements de houles, déchaînements marins, tonnerres, mouettes, souffle du vent, chevaux au galop, etc…). La piste «Sea Wolf» avance quant à elle une flopé d’instruments avec le recours à des flûtes et de l’orgue, faisant de ce morceau un des hit de Nordland II, puissant et grandiloquent. La voie majestueuse du Nord et des provinces neigeuses se prolonge avec l’évocatrice et redoutable «Vinland», aux rythmiques branlantes et ballotantes, aux riffs lourds tel une enclume. BATHORY semble tout miser sur l’emphase tant les morceaux de bravoure cèdent les uns après les autres comme «The Land», aux riffs et soli de toute beauté, le suédois n’a pas perdu la main, que nenni. Au contraire, à entendre le riff ultra Thrash de «Death and Resurrection of a Northern Son», cette plage déploie une énergie folle et dévastatrice tout comme la manifeste «Flash of The Silverhammer» et son riff typique Thrash saturé à souhait et comprenant un admirable break.
Pour une dernière, BATHORY renoue avec son glorieux passé et offre un album détonnant, attachant, plutôt brillant et criant de sincérité. Exit les écarts stylistiques, Quorthon retrouve de sa vitalité sur ce Nordland II, tout comme sur le précédent opus. Un témoignage comme quoi BATHORY avait ressuscité. Le groupe Suédois reste ainsi sur une note et un sentiment d’achever. S’il est loin des monuments que sont «Blood, Fire, Death» ou «Hammerheart», ce douzième et dernier opus démontre une bonne fois pour toute que BATHORY en avait encore dans le pantalon. Un bel album…
Ajouté : Mercredi 12 Mars 2008 Chroniqueur : Loki Score : Lien en relation: Bathory Website Hits: 13708
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