Pour ceux qui comme moi ont été scotché par The Infernal Depths Of Hatred, le premier album du groupe sorti en 1998 et un peu déçu par Dreams Of Death And Dismay (sorti en 2001) qui sonnait un peu trop américain et dont le coté progressif et technique prenait le pas sur l’émotion, ANATA avait le devoir de retrouver ses richesses de créativité et de composition pour son troisième album : Under a Stone With No Inscription.
Il faut dire que dès ses débuts, ANATA prenait un malin plaisir à bouleverser les convenances du Death. Les suédois apportaient une vraie bouffée d’air frais dans le milieu agonisant de la scène. Les gaillards enchainaient les riffs complexes avec les passages mélodiques. Le groupe choisi la qualité à la quantité et cet opus est seulement le troisième album en 8 ans. C’est pour cela qu’on est forcé de constater que Under a Stone With No Inscription joue la carte de la technique. Les titres sont de la pure folie démonstrative où les titres sont alambiqués et les structures complexes. Cela gâche la lisibilité de cet opus : les morceaux deviennent moins aguichants, malgré quelques plans déjantés. Les vocaux sont toujours puissant, gutturaux et très hargneux, la basse qui ronfle, les futs sont martelés comme cela devrait être interdit… le tout mixé parfaitement, assurant un équilibre et un son très puissant pour tous.
Dire que Under a Stone With No Inscription est un album moyen serait de la diffamation, alors oui cet album est moyen par rapport au premier, mais il est largement au dessus de la moyenne des nombreuses sorties Death de ces dernières années. Des titres comme « Built on Sand » ou « Dance to the Song of Apathy » font toujours autant frémir… La qualité principale de ces suédois est qu’ils ne se répètent pas…
Avec Under a Stone With No Inscription ANATA n’a pas retrouvé sa superbe du premier opus, mais la qualité est là, la bête frappe exactement au bon endroit et au bon moment. Ne cherchant jamais la simplicité, les suédois prennent des risques, essaient et arrivent à évoluer, gardant (ouf) une grande majorité typiquement suédoise malgré l’influence de la scène américaine très présente.