ROYAL HUNT (dk) - Collision Course (2008)
Label : Frontiers Records
Sortie du Scud : 2008
Pays : Danemark
Genre : Power Metal néo-classique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 51 Mins
Je n’ai jamais été fan de ROYAL HUNT. Pour tout vous dire, c’est ma femme qui m’a instruit sur le sujet et je me moquais gentiment d’elle, considérant la bande d’Andre Andersen comme une formation « grandiloquente » de troisième zone. J’avais même du mal à piffrer Andersen, ce claviériste danois prétentieux à la formation classique et virant ses musiciens aussi vite qu’il compose ses chansons. Et puis un jour, je me suis dit que l’égocentrisme du cerveau de ROYAL HUNT ne devait pas être plus gonflé que celui de musiciens que j’avais jadis aimés (Yngwie Malmsteen et Dave Mustaine en tête), et qu’il faudrait quand même que j’y prête une oreille plus attentive. Ainsi j’ai découvert le grand album Fear (1999) et son « Lies » d’anthologie, tout comme le tubesque « Edge Of The World » sur Eyewitness (2003).
Fidèle à son style, ROYAL HUNT débarque donc aujourd’hui avec la suite de son plus grand succès à ce jour, l’album de la révélation sorti en 1997, Paradox. Quand je dis « fidèle à son style », c’est que j’ai pris peur en écoutant l’intro un peu pompeuse de cet album intitulé Collision Course : Paradox II : j’ai bien reconnu le ROYAL HUNT qui met trois heures à vous amener un morceau … Mais cette basse soudainement vrombissante me rappelant le « No More Tears » d’Ozzy m’a fait comprendre que j’allais écouter un bon disque. Tout comme ce premier titre, « The First Rock », assez speed et aux mélodies mineures, qui met toujours autant en avant les claviers d’Andersen (m’évoquant toujours du mauvais Jean-Michel Jarre), mais révèle deux personnalités importantes du nouveau ROYAL HUNT.
D’abord, Mark Boals, chanteur américain que vous avez pu entendre sur le Trilogy d’Yngwie Malmsteen, et dont le talent de vocaliste n’est plus à démontrer. Mieux, Boals étale son registre vocal tout au long de l’album, évoquant tour à tour Ian Gillan dans les aigus (quand le showman du Pourpre Profond en était encore capable …), Jon Bon Jovi dans un registre plus chaud (sur la ballade mid-tempo « High Noon At The Battlefield ») et même parfois Tobias Sammet sur « Divide And Reign », où l’on retrouve naturellement ces thèmes néo-classiques chers à Andersen et même une voix Death plutôt osée.
L’autre bonhomme de Collision Course, c’est le guitariste suédois Marcus Jidell. Qu’il est loin le temps où Jacob Kjaer, précédant six-cordiste, proposait des lead guitars prévisibles et chiantes à mourir. Avec Jidell, ROYAL HUNT passe la vitesse supérieure, et ses interventions, notamment sur « The First Rock » ou « Divide And Reign », sont d’un apport indéniable.
Ces nouveaux points forts compensent les faiblesses perpétuelles de la « chasse royale ». Comment un mec comme Andre Andersen, aussi doué sur son piano et aussi inspiré devant une partition, arrive-t-il à se planter à ce point sur ses propres parties de clavier ? Ils sont nombreux les passages sur Collision Course où une partition orchestrale, jouée par de vrais instruments, aurait été la bienvenue. Ecoutez « Exit Wound », absolument superbe, et vous comprendrez où je veux en venir : le générique de « Champs-Elysées » n’est pas loin … Et paradoxalement, c’est l’un des moments phares de l’album, le canon entre la voix de Mark Boals et des chœurs idéalement placés fait des merveilles. Idem sur « Blood In Bloot Out », très lourd pour du ROYAL HUNT, moyennement rythmé, aéré de mesures plus softs, où subsiste cette impression de déjà-entendu, et pourtant Boals sauve la baraque encore une fois !
En fait, même quand ROYAL HUNT semble se perdre dans une interminable démonstration instrumentale, on note à un moment ou un autre quelques éléments clés qui font mouche. Ces chœurs très présents sur l’entraînant « Hostile Breed », ou cette mélancolie latente atteignant son apogée sur « Chaos AC », qui clôture l’album et dont les similitudes avec la partie calme du « Destiny » de STRATOVARIUS me rendent nostalgique.
C’est peut-être là tout le savoir-faire d’Andre Andersen.
Mais, quand même, merci Mark Boals …
Ajouté : Dimanche 20 Avril 2008 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Royal Hunt Website Hits: 14423
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