La dernière livraison sur disque des lyonnais de DESTINITY nous avait laissé sur une bonne impression de travail bien fait et bien fignolé et plongé dans un état de bonne humeur. Nimbés de ce succès et d’une carrière qui grimpe en flèche depuis maintenant plus de dix ans, qu’en est-il de l’avenir de l’une des formations les plus originales et prometteuses évoluant sur notre territoire national ?
Pour commencer, on ne change pas une recette qui gagne. Toujours aussi limitrophes du Metal suédois qui est l’une de leur principale influence, DESTINITY a pour lui une facilité à digérer ses propres repères musicaux pour aboutir à une tambouille hautement instinctive et individuelle. Bien plus Thrash, plus équilibré et largement plus herculéen que les albums précédents (pourtant, le quintet n’a en rien modifié la recette sonore car The Inside a été de nouveau enregistré, mixé et masterisé au Hansen Studio), le plus suédois des groupes français balance des morceaux facilement et aisément mémorisables, aux tempi variés et qui font mouche d’entrée.
Ainsi, des notes similaires à un ARCH ENEMY bourré aux hormones se font entendre : de gros riffs de guitares surpuissants, des plans de batterie tout simplement saisissants, des alternances rythmiques écorchées, des breaks symphoniques, des ambiances aussi bien frénétiques que lourdes illustrées sur les morceaux phares de l’opus à l’image de «My Senseless Theory», les furieuses et enflammées «Murder Within», «Sill Remember» l’excellente «A Thousand Falling Skies» et ses rythmiques mélancoliques et diaboliques typées Black. DESTINITY ne lâche pas la bride et accélère le tempi sans pour autant fatiguer l’auditeur. À ce titre, des titres comme «Thing I Will Never Feel» ou «Enemy Process» en sont la preuve sonore. Les lyonnais savent aussi calmer leurs ardeurs comme sur l’intro de «Escaping Reality » de courte durée certes mais les samples additionnées aux gros riffs font de ce titre l’un des moments forts de cet opus. On ne taira pas non plus le dernier morceau, modèle de Thrash Death suédois pur et dur. Le titre éponyme clôt ce cinquième méfait comme il se doit. Un album nettement meilleur à mon goût que ce que les groupes suédois aient pu faire ces dernières années. On imagine d’ores et déjà la frénésie des fans dans la fosse se prenant des grands coups de lattes à se faire péter en mille morceaux les avants bras avec l’olécrane en prime.
Impeccables dans la tenue, que ce soit d’un point de vue technique ou d’écriture, les cinq compères de DESTINITY progressent à pas de géants et s’annoncent comme l’un des fers de lance de la scène Thrash Death européenne. C’est certain.
De par sa qualité, son non-conformisme, sa fraîcheur et son niveau technique alléchant, DESTINITY frappe un grand coup avec The Inside qui s’annonce d’ores et déjà comme le meilleur opus de leur discographie bien fournie.