Album surprenant pour ce one-man project qu’est SORGSVART, puisque ne comprenant pas encore le norvégien, je me suis d’abord référé à l’artwork pour un premier avis. Je m’attendais donc encore à un album de True-Black, comme le suggérait d’ailleurs la mention « True Norwegian AnArchistic Black Metal », et j’ai été d’autant plus surpris par la variété des climats s’en dégageant.
L’homme ne saurait donc se contenter de pratiquer un énième ersatz de BURZUM ou DARKTHRONE et c’est tant mieux pour l’acheteur potentiel, tant la richesse de sa musique a bien plus à offrir.
D’abord, ce qui m’a mis la puce à l’oreille avant de me plonger dans les morceaux proprement dits, c’est la qualité du son. Large, brillant, contrasté, ce qui le place tout de go en opposition avec les standards d’enregistrements usuels. Ensuite, la complexité des arrangements le place au dessus de la mêlée fort brouillonne du style, sans pour autant tomber dans les tics de superproduction de CRADLE ou DIMMU.
Non, on a bien affaire à une véritable personnalité à part, qui propose de longs morceaux qui sont autant de voyages de l’âme, agrémentés de couleurs variées, passant du Black pur et dur, au Folk, voire même au Rock parfois.
La durée des titres pourra rebuter le non initié, et c’est pourtant un des points forts de l’album, à savoir de laisser les mélodies se développer sans les entraver dans un format pré défini. On passe allègrement le quart d’heure sur « Bleivikmaen Ein Haglandsfaen » (la vache, j’adore les langues nordiques…), et les 11 minutes sur « Vikingtid og AnArki », ce qui permet d’en apprécier toutes les trouvailles. Le reste des morceaux oscille entre les 4 et 9 minutes, ce qui nous pousse à une petite heure en compagnie de Sorg.
Non, je n’ai que des compliments à faire en définitive sur SORGSVART, qui nous offre une pièce intelligente et si éloignée des critères en vogue dans le Black depuis une bonne dizaine d’années. Pas de course effrénée, pas de concept publicitaire douteux, juste un homme qui croit en ce qu’il fait, et qui le fait bien.
On peut appeler ça un artiste sans craindre d’être ridicule.