Oui, la scène Metal française est en pleine évolution. Oui, la scène Metal française pullule de sombres formations réclamant elles aussi sur l’autel de la justice leur quart d’heure de gloire. Oui, la scène Metal française est grande et riche. Mais non, on a quand même tendance à y trouver tout et n’importe quoi. N’importe quoi, ce n’est pas pour autant le cas d’INSANE. Nos amis lorrains connaissent déjà bien la zone dans laquelle ils s’épanouissent, puisque tributaires de deux palets avant Addicted et vivants depuis onze longues années. Ceux qui voulaient s’offrir le scalp d’un agneau iront dans le champ d’à-côté. D’autant plus que ce bestiau à eu le plaisir de côtoyer bon nombre de pointures durant son existence ; CANNIBAL CORPSE, KATAKLYSM, EXODUS, IMMORTAL, HYPOCRISY, BELPHEGOR, VADER… Je continue ?
Pourtant, l’expérience proposée avec ce disque m’est apparue comme sensiblement inutile et démesurément longue. La musique d’INSANE se compose d’un Thrash Metal ravageur et enjoué à la sauce moderne. L’utilisation des claviers en est la caractéristique numéro une. L’entrée en matière (« Your Mistakes ») est totalement décomplexée. Les français foncent tête baissée à grands renforts de guitares épurées mais incisives. Ces propositions « dans le vent » ne sont pas sans rappeler un certain… FURIA. Mêmes rythmiques, mêmes conceptions du Metal, mêmes timbre de voix, mêmes manières de caresser les fûts, la ressemblance est frappante. Mais INSANE n’est pas une pâle copie, loin de là. La formation fait preuve de beaucoup de sérieux et de professionnalisme, se permettant une quantité folle de solos techniquement irréprochables (« Damage Brain » entre autres). Certains passages iront même jusqu'à être estampillés « 100% Power Metal ». Dommage que la dynamique et l’intensité ne soient pas sur courant alternatif, comme la balance des genres. Ce qui était une bonne découverte au début se transforme après quatre à cinq pistes en un vilain réchauffé. On distingue mal l’utilité de tracks comme « Bad Steps » et « Inside Doubt », toutes deux interminables avec leurs sept tours de trotteuse. Par contre, on comprend beaucoup mieux les motivations de leurs admirateurs en écoutant « No One ». Tempo saccadé, écriture bien carrée et énormes riffs, si seulement Addicted était composé de neuf « No One »… Au lieu de ça, c’est un coup « on assure », un coup « on se laisse aller ». Le tout dans un esprit toujours énergique et studieux. Heureusement, prise de risque il y’a ! Si les vocaux de David, qui ont souvent tendance à virer au flow scratché n’en sont pas une, je rentre à la maison. Bon, je vous avoue que j’y suis déjà, mais ça c’est pour l’anecdote.
D’ailleurs je suis en train d’écouter un truc bien gentil, mais franchement pas à mon goût. C’est pas bien méchant, c’est des français, ça ressemble un peu à FURIA. Le début est classe, par contre, je commence à me tourner les pouces sur la fin. M’enfin, c’est pas cet album qui est mauvais, c’est juste moi qui n’aime pas. INSANE que ça s’appelle…