Si je vous parle d’un groupe Post-Hardcore, vous savez plus ou moins où je veux en venir. Si je vous précise que la moyenne d’age des musiciens est de 18 ans, là, vous me voyez venir…Si je rajoute quelques longues mèches plaquées sur le front, et une certaine fashion attitude, vous préparez les chaudrons d’huile bouillante.
Je sais, allez y, balancez les arguments habituels. MY CHEMICAL ROMANCE, UNDEROATH, j’en passe et des meilleurs.
Oui, il est vrai que le Screamo, c’est pénible. Comme d’habitude, on s’empare d’un comportement et d’un look sincères au départ pour en faire un gimmick accrocheur et fédérateur à l’arrivée. Des hordes de groupies toutes attifées de la même façon, genre poupée Manga, se jetant aux pieds de zicos blasés et l’œil faussement vitreux.
Mais où est le RN’R dans tout ça ? Je ne sais pas. Ici et là.
Inutile de le cacher, ARCHITECTS fait du screamo.Ca y est, tout le monde se barre. Attendez ! Du Screamo, mais pas que !
Certes, les influences sont notables et à peine dissimulées. Un peu de KILLSWITCH ENGAGE, un peu de UNDEROATH justement, mais aussi quelques touches de THE HAUNTED bien senties. L’apanage de la jeunesse. Ca sent un peu le formatage de maison de disques, mais on peut y voir aussi de la lucidité. S’adapter à un marché sans trahir ses convictions. Et puis, peut être qu’ils aiment ça à la base.
Du bon, il y en a sur cet album. Ecoutez par exemple sans préjugés l’enchaînement « We’re All Alone »-« Borrowed Time ». C’est furieux quand même. De vieux relents Speed sur fond de batterie déchaînée. Des preneurs ? Oui, sans doute.
Le son est imparable, mais c’est une condition sine qua non dans ce style musical. Mais ce qui retient l’attention, ce sont ces breaks multiples, ces structures de morceaux pas aussi simples qu’elles n’y paraissent. Les parties de guitare sont la plupart du temps convenues, et l’alternance permanente entre riffs costauds et arpèges séduisants n’offre que peu de sensations inédites.
La voix du chanteur insiste sur les hurlements, et sait se calmer pour mieux repartir dans l’agression. Tout en restant assez linéaire.
Alors me direz vous, ce ne sont que les recettes mille fois employées par les groupes du cru pour faire méchant même avec une tête de premier de la classe mal peigné.
Je sais.
Mais en fait, il y a comme un petit quelque chose en plus derrière tout ça. L’impression qu’on peut aller plus loin, et être moins timoré dans l’expérimentation.
Un espoir somme toute.
D’écouter un jour un album d’ARCHITECTS qui s’éloigne des sentiers battus.
Car ils ont le potentiel, c’est un fait.