En tant que chroniqueur, mes rapports avec l’Australie étaient un peu conflictuels. J’ai encore en mémoire le calvaire provoqué par les deux albums de PORTAL. Alors, même si THE ETERNAL n’est pas PORTAL, heureusement pour eux, j’avais quand même quelque appréhension à aborder cette écoute. « Silence » commence plutôt bien, avec sa longue intro aux boucles électroniques omniprésentes et qui font monter la pression au fur et à mesure de la progression. Le chant de Mark Kelson tombe juste ; une voix claire et agréable, pas du tout irritante, sur des mélodies recherchées. Bref, plein de bonnes choses en perspective. Ensuite, « Lost Our Way » est un morceau qui retiendra certainement l’attention, en attendant la pièce de choix de ce Kartika, « Blood ». Ce titre de plus de neuf minutes est la pièce maîtresse, centrale, de cet album. Seulement voilà, la longueur n’est pas vraiment justifiée puisque l’on va retrouver les mêmes schémas qui se répètent immanquablement, jusqu’à lasser. De la même manière, malgré les changements légers d’ambiance, on a une impression de toujours tourner autour du même pot quand on écoute cet album sur la longueur. Pourtant, les qualités sont là. Qualité dans la production, impeccable. Qualité dans les mélodies, souvent imparables. Mais les variations autour de la même recette musicale finit par ne plus prendre aussi bien qu’au début de l’écoute. Et ce ne sont pas les nombreux invités de cette galette qui arrivent à changer cette impression malencontreuse. En prenant les morceaux individuellement, cela passera toujours, en ayant bien en tête cette volonté de composer des titres assez grands publics. Mais sur la globalité et la durée, je crains que Kartika ne tienne pas le coup. Et c’est vraiment dommage parce que rien, ni la production ni les capacités des musiciens, n’empêcherait que ce soit un bon album. Peut-être qu’avec des morceaux plus courts cette impression n’aurait pas réussit à s’installer ? C’est possible, mais on ne le saura pas.
Il est à noter aussi un deuxième disque fait de bonus pour ceux qui voudront se procurer cette version de l’album. Je ne me prononcerai pas dessus, n’ayant pas pu l’écouter, mais c’est à savoir.