Il est vrai qu’on commençait à manquer un peu de Hardcore sur la scène française (quoique l’underground en regorge à foison !), les musiciens du cru ayant un peu tendance à se tourner vers des sonorités plus Néo ou Post-Hardcore, en phase avec leur temps.
Alors accueillons les bras ouverts cette livraison de NOFLAG, groupe Lillois qui existe quand même depuis 1992, et qui peut s’enorgueillir de quelques premières parties bien senties (DISCHARGE, D.R.I, EXCEL, SUICIDAL, etc.…), ce qui les place d’entrée dans le rang des vieux briscards à qui on ne la fait pas, question expérience.
Alors avant de mener les débats précis, évoquons un peu le fond, et autant préciser tout de suite que le groupe est resté assez hermétique aux nouvelles tendances, et qu’il préfère saisir l’inspiration à la source. De fait, on pense pêle-mêle aux ancêtres de DEAD KENNEDY’S, les ACCUSED, voire même une bonne cuvée des STUPIDS pour l’international, et bien sur MADHOUSE, M.S.T et autres FLYTOX pour l’hexagone. En somme un bon gros Punk/Hardcore des familles tel qu’on le pratiquait il y a une bonne vingtaine d’années.
Mais rien de condescendant dans cette constatation, tant Spit English Or Die (allez hop, paye ta référence !) respire le fun et la vitalité. Le ton se fait parfois très lourd et Metal comme sur « Where’s War Today », qui évoque le meilleur BIOHAZARD du premier album, ou encore sur « I Found Your Brain Yesterday After The Party » et « Breaking The Pelvis », avec BLACK BOMB A en renfort.
Cela dit, les brûlots à fond la caisse ne manquent pas, et vous vous sentirez certainement très en joie à l’écoute de crameurs d’asphalte (en skate ou en bagnole !) tels que « Spit English Or Die », « Stay Rock Hard And Longer », « A Lack Of Order » et le final « Oppurtunism (S)Kills ».
Pour le délire, envoyez vous une bonne rasade de « Deadbeat And Proud » avec ses vocaux qui déraillent grave, ou l’hystérique « Eat My Knee » et ses contretemps pleins de mordant.
Le son ? Bon, sec, puissant, enfin parfait pour le style pratiqué. Si en sus, je vous dis que la pochette est grave de chez grave, vous aurez pigé de vous-même que l’achat de Spit English Or Die devient indispensable.
Hardcore bordel !