Pour ADDICTED, la recette pour malades ne fait pas débat : un mélange de MOTÖRHEAD, de PANTERA et d’ENTOMBED, à travers un dosage qui ne se fait pas au millimètre près mais bien plutôt au feeling. « Dudes, Music And Alcohol… » : tout est dit dans ce titre sur l’état d’esprit des Français. ADDICTED déroule onze compos (la douzième étant, comme son nom l’indique, une reprise de SLAYER) d’un Power Death’n Roll, aux accents sudistes où le groove, soutenue par la production et ses guitares vrombissantes, le dispute, ici et là, à des accélérations pas piquées des vers, ou disons des verres pour rester dans l’esprit. Ainsi, si Recipe For The Sick donne envie de vider des gobelets tout en headbanguant, deux activités difficilement conciliables, il est vrai, chacun d’entre nous a pu en faire l’expérience lors d’un concert, mais l’envie est tout aussi pressante d’aller se confronter à ses camarades dans la fosse, autre activité délicate, gobelet à la main. La voix de Mél, une voix qui sent les tripes, la bière et le glaire, convient parfaitement au style.
Il n’en reste pas moins que ce Recipe For The Sick est difficile à avaler d’une traite, non pas que le breuvage s’avère trop fort pour nos papilles gustatives mais notre palais métallique est toujours en attente de nouvelles saveurs que l’album des Cannois n’apporte guère, d’autant qu’une certaine monotonie s’installe au long de ces onze compositions, la faute à une trop grande homogénéité entre les titres. Même si ce n’est probablement pas là son intention première, le groupe gagnerait à travailler ses ambiances comme sur « Cerebral Frog », « Antimusic » ou encore « Rotten Morrows », au risque, il est vrai, d’empiéter sur l’autre formation du bassiste Pierrick (PHAZM). Mais c’est un fait : la formule du Death’n Roll peut vite s’avérer répétitive, à défaut d’addictive.