A croire que le Canada est spécialisé dans le Metal Ambiant/Atmosphérique. Ainsi, avec des groupes tels que SIG:AR:TYR (Folk/Viking Metal Atmosphérique Acoustique) ou bien encore NADJA (Doom/Drone Metal Ambiant), le pays à feuille d’érable n’est pas en reste ! Et bien, à mon tour de vous en présenter un autre : AASTYRA, one-man band du talentueux FrausTech alias Daren Favot (également guitariste du groupe de Black Metal Mélodique WOLVEN ANCESTRY). Pour l’instant AASTYRA reste pour lui un simple projet studio et il sort son premier album Aastral Projections en 2007. Un album sur lequel est exécuté un Black Metal Ambiant Expérimental créant une atmosphère particulière, à la fois envoûtante et dérangeante.
Cependant, il est bon de préciser que parler de Black sur Aastral Projections, c’est avant tout parler d’ambiance et non de voix gutturales et riffs ravageurs. En effet, le synthé est utilisé pour le plus gros du travail. Ainsi, même sur des morceaux typiquement Black comme « Interstellar Death Race », « Xenopia » et « The Mechanical Womb » (soit 1/3 de l’album), les instruments sont couplés à des samples (plutôt simplistes) répétés en boucle, y amenant une certaine originalité.
Ensuite, pour ce qui est de l’ambiance et des expérimentations (qui sont, ici, étroitement liées), on se rend vite compte du potentiel de FrausTech. Le monsieur déborde d’idées, peut-être trop même ! Aastral Projections est vraiment un album riche et varié et devient, de ce fait, difficile à assimiler, et donc apprécier, pleinement aux premières écoutes. La preuve en est avec le dérangeant « Terra », expérimentation à son plus haut point, rassemblant de multiples effets (vent, craquements, voix, flûte…) assez pénibles les premières fois, ou bien le mystique « Wanderers Of The Post-Apocalypse » nous entraînant tout d’abord dans un voyage céleste, puis dérivant en une sorte de mélodie dansante, pour enfin se terminer sur des percussions. Sans parler du morceau « Adversary », composé de sonorités électros enchaînées à un rythme effréné.
On arrive à la fin, et je n’ai toujours pas parlé des invités présents sur l’album. En plus de FrausTech, qui s’occupe de la programmation, des guitares et quelques voix, sont présentes deux autres personnes (Michael Koefman et Elena Koefman) qui ont aidé à la réalisation du morceau hybride « Terra » ; ainsi que Laurarena assurant les voix sur « Interstellar Death Race » et « Adversary », qui sont juste utilisées comme élément supplémentaire enrichissant les morceaux. La dernière invitée, Chloe, propose, quant à elle, un chant envoûtant, s’harmonisant complètement avec l’ambiance des pistes.
Pour conclure, AASTYRA réalise ici un album de qualité mais souffrant d’un manque de cohésion, d’une part à l’intérieur de certains morceaux, mais surtout entre les pistes elles-mêmes qui s’enchaînent sans véritable logique, pour un album d’Ambiant. Ceci étant, chaque piste possède alors son ambiance propre et vous pouvez être sûrs qu’écouter ne serait-ce que la moitié d’Aastral Projections, soit loin d’être suffisant pour le cerner. Les blackeux de la première heure, à la recherche de haine pure et dure, n’y trouveront certainement pas de satisfaction (hormis le titre « The Mechanical Womb »), cependant les amateurs d’originalité et de voyages dans l’inconnu, surprenants à chaque écoute, peuvent y jeter une oreille sans hésiter.