MONSTER TRUCK (ca) - La Maroquinerie à Paris (03/04/16)
Groupes Présents au concert : SIMO (usa), MONSTER TRUCK (ca)
Date du Concert : dimanche 3 avril 2016
Lieu du Concert : La Maroquinerie (Paris, France)
Ce dimanche soir, la Maroquinerie est sold-out pour la deuxième date hexagonale des canadiens de MONSTER TRUCK en tête d'affiche. Les deux groupes qui se partagent la scène ont un point commun : ce sont des formations qui se sont faites en live. Des formations dont les projets studios ne sont que des invitations au live, car c'est dans l'exercice du live que leur talent explose. Tête d'affiche du jour, MONSTER TRUCK est un groupe de Rock canadien fondé en 2008. Ils ont sorti leur deuxième album, Sittin Heavy en février 2016 et si cette soirée est leur deuxième tête d'affiche française depuis leur set à la Flèche d'Or en mars 2014, c'est surtout les deux concerts en ouverture de SLASH au Zénith de Paris en novembre 2014 qui ont fait découvrir le quatuor canadien au public français. Le groupe chargé d'ouvrir la soirée est SIMO, un power trio de Nashville fondé en 2010 par JD Simo (chant, guitare). Le guitariste est accompagné par Elad Shapiro (basse) et Adam Abrashoff (batterie). Cette date parisienne marque le lancement de la tournée européenne de SIMO.
Le plateau Hard Rock / Blues Rock proposé ce soir à Belleville a attiré une foule bigarrée. Il y a du metalleux en veste à patch, de l'amateur de Stoner en T.Shirt KADAVAR, des ados qui sortent leurs parents, des parents qui déniaisent leurs enfants. Tout ce petit monde chaud bouillant se masse devant la scène dès l'ouverture des portes. La fosse est pleine à craquer, on se bouscule sur les gradins. Plus de 30 minutes avant le début du show, le public est déjà au taquet pour accueillir une première partie qui se fait un peu désirer.
A 20h25, enfin, SIMO prend possession de la scène et envoie la sauce. On démarre gentiment avec une triplette de chansons Rock entraînantes mais pas vraiment originales. Des chansons un petit peu passe partout mais qui donnent déjà une idée du niveau de maîtrise du groupe. Parce qu'il y a du level derrière les instruments. Et c'est sur le quatrième morceau que le trio semble s'éveiller et lever le voile. Cela commence par une petite intro solo à la guitare, accompagnée d'une cymbale nonchalamment frappée par le batteur qui joue d'une main et boit un verre de l'autre, la basse entre dans la danse et SIMO nous entraîne dans un instrumental déjanté. Le spectacle est bien sûr essentiellement du côté du guitariste. JD Simo fait partie de cette catégorie de gratteux qui arrivent à sortir des soli de tueur sans rendre l'exercice pompeux, technique et passablement rasoir. Ses échappées sont, au contraire, des moments de grâce qui se dégustent et dont tout le public redemande. Après ce morceau d'anthologie, le set se poursuit dans une ambiance bouillante, tout le public ayant été conquis par le trio. Malheureusement, au milieu d'une seconde session d'improvisation, JD Simo se prend les pieds dans un fil et tombe si brutalement backstage qu'il en perd connaissance. Les autres musiciens se ruent à son secours. Du public, on ne voit rien et c'est quand la lumière se rallume dans la salle et que la prod réclame un médecin que nous comprenons qu'il s'est passé un truc grave et que cette première partie magique est malheureusement prématurément terminée.
L'attente avant le second set s'éternise et quand enfin les lumières s'éteignent, la chanson de DIO qui tient lieu de bande son va jusqu'à son terme avant de laisser exploser un maelström de rythmique poussé si fort qu'il fait vibrer le sol. C'est dans cette explosion de son saturé que Steve (batterie), Jon (basse et chant), Jer (guitare) et Brandon (claviers) entrent en scène. Si Brandon, partiellement dissimulé derrière une enceinte, et Steve à son kit sont assez posés derrière leur instrument, les deux gratteux font le show. Jer, que nous avons interviewé quelques heures auparavant, est transfiguré par le concert. Le gentil petit gars en t.shirt beige et catogan s'est transformé en un rocker furieux. Crinière au vent, gilet en jean sur torse nu, tout en tension, balançant des riff de killer, traversant la (petite scène) en virevoltant, invectivant le public... le guitariste est une vraie pile électrique et sa prestation scénique fait une grande partie du show. La grosse rythmique bien grasse est soulignée par les claviers de Brandon qui intervient essentiellement en soutien des autres instruments et livre de rares incartades solo.
Le groupe démarre le set avec "Don't Tell Me How To Live", l'un des morceaux les plus détonants de Sittin Heavy, leur deuxième album qui est sorti en février dernier. Grosses guitare, chant enragé et lyrics bien Rock. Le cocktail idéal pour ouvrir un set. Le groupe enchaîne les morceaux sans temps morts dans une ambiance chaud-bouillante où l'énergie phénoménale dégagée par la scène trouve écho dans une fosse complètement déchaînée.
Les chansons courtes et ramassées font merveille sur scène. Pas le temps de se lasser, les ambiances s'enchaînent comme à la parade, chaque chanson livrant sa cascade de décibels. La setlist fait la part belle à Sittin' Heavy mais livre également une bonne partie des morceaux issus du premier album, Furiosity. Les 17 morceaux joués ce soir passent à une vitesse folle, c'est lourd, c'est massif, c'est brutal, c'est Rock. Le concert laisse peu de répit, à peine le temps de souffler sur l'émouvante power ballade "Black Forest" et on repart de plus belle dans un répertoire proposant essentiellement du tonique. Le concert se termine sur un rappel de deux titres dont le célèbre "Sweet Mountain River".
Bien que le set ait été monstrueux d'énergie et de groove, on pourra reprocher une prestation scénique un peu courte (à peine 1h30 pour MONSTER TRUCK), d'autant plus frustrante que la première partie a été écourtée par l'accident de JD. Bonne nouvelle par contre, le guitariste est sorti de l'hôpital pendant la nuit et a pu poursuivre la tournée européenne de SIMO avec comme seule contrainte de jouer ses prochains sets assis.
Ajouté : Samedi 09 Avril 2016 Live Reporteur : Rivax Score : Lien en relation: Monster Truck website Hits: 9141
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