Si j’étais contraint de choisir un podium des groupes qui m’ont le moins inspiré au premier abord, INSICKNIA y figurerait sans doute. Pochette inexpressive, nom flou, démo quatre titres et biographie approximative, à juste titre, que peut bien penser un jeune français d’un groupe underground danois ? Puisque la meilleure des réponses se situe dans le contenu du CD, fonçons ! Mais avant cela, brève présentation de ce combo d’une banalité triste à pleurer. Après un premier album (Now Entering… INSICKNIA) autoproduit et livré en 2006 qui serait, à en croire la feuille informative fournie avec le palet, une révolution dans le milieu, nos amis sont amenés à chatouiller les scènes danoises et allemandes en compagnie de formations pour le moins prestigieuses (HATESPHERE, URKRAFT, RAGEBORNE, MERCENARY…). Et après ?
Visiblement, les scandinaves souffrent d’un manque d’originalité chronique. Après avoir emprunté le même sentier que tout ces groupes qui se perdent dans l’immensité du monde Metal, voilà que même musicalement, ils ne semblent pas plus inspirés que ça. Pourtant, en quatre tentatives, il y’avait la place pour concrétiser les efforts consentis. Mais aucune des compositions ne possède l’étincelle divine. INSICKNIA joue fort, juste mais dans un registre trop scolaire. Nourris au lait du grand Nord depuis leur plus tendre enfance, c’est sans grande surprise qu’on se retrouve confrontés à un Thrash Metal, emprunt de Death et saupoudré de mélodies à outrance. Comme moi, vous écarquillerez les yeux devant la déflagration qui vous attends sur « Lies In, Blood Out ». Je leur laisse bien cette qualité relative à la production. Le mixage est une merveille, tous les instruments ont leur place et particulièrement Christian, qui tient admirablement bien ses fûts. Avec par moments, des frappés tribaux, il offre une dimension bénéfique à la musique. Cependant, les variations sont vraiment éparses et seule « A New Day » se distingue réellement avec des vocaux plus distincts et plus audibles. Le squelette des tracks est hélas, toujours similaire. Les riffs sont taillés dans le granit et la guitare rythmique fait une partition impeccable malgré un manque de prise de risques certain. Steen Knudsen est par contre, à la ramasse vocalement. Non seulement, il a les mêmes cordes vocales que ses homologues, mais en plus, il apparaît de plus en plus en manque de souffle et de ressources internes pour boucler convenablement sa prestation. A ce titre, je ne sais pas si c’est volontaire, mais le fait qu’on ne l’entende presque pas sur l’ultime complainte, « Holy Cell, Holy Hell » ne peut qu’être une bonne chose pour sa voix, qui vraisemblablement a besoin de repos. Le constat est là, en un peu plus d’un quart d’heure, on semble avoir fait le tour de ce que les nordiques peuvent nous offrir de meilleur.
C’est sûrement cruel à dire, mais Ascent To The Sky est une démo qui s’oublie aussi facilement qu’elle s’écoute. INSICKNIA a encore beaucoup de choses à apprendre pour faire son trou et devrait chercher à se doter d’une personnalité propre plutôt que d’effectuer un rhabillage hâtif de ce qui se fait et se faisait de mieux dans ses contrées. Au suivant !