Originaires du centre de notre belle France, IN TRAILS est un quatuor parisien qui brise les os (et les nuques principalement) des pauvres mortels que nous sommes à grands renforts de Death/Thrash mélodique à peine pompé sur les gars du ch’nord. Mais quand je dis « du ch’nord », c’est pas du ch’Nord-Pas-De-Calais, c’est du grand ch’nord. Tout au ch’nord, dans la région de Göteborg, réputée pour son Death Metal qui s’est vu récemment attribué le nom de la ville dont il est originaire (Göteborg Metal, si si, ça existe). Une fois réunis (en 2006), les quatre compagnons commencent par les planches (en ouverture de ZUUL FX, HACRIDE, L’ESPRIT DU CLAN, BENIGHTED, KAIZEN) puis enchaînent fort logiquement à l’aube de l’été 2008 avec une première démo recordée au Studio Ste Marthe qui a aussi vu défiler dans ses locaux NO RETURN et ZUUL FX parmi d’autres…
Pour ce qui est de From Ashes To…, si la base reste un Death Metal hargneux et évocateur, elle n’en demeure pas moins accompagnée d’une grosse dose de Thrash (un peu à la SODOM) et de relents Hardcore, notamment dans la ligne de chant tenue par Mike. Après une introduction ingénieusement intitulée « Intro », IN TRAILS passe aux choses sérieuses avec « Ashes Of Hate ». Dotée d’une cadence élevée et d’un fort potentiel « headbang-ique », ce titre a de quoi faire des ravages sur scène grâce à une force de caractère surprenante et un refrain mélodique très simpliste mais autant accrocheur qu’efficace. Aussi, le break rythmique et l’incartade Heavy sur la fin font de cette plage une vraie réussite. Après m’avoir chauffé comme il faut, la continuité m’a un peu refroidi. « Blood Trails » est beaucoup moins réjouissante car manquant de variété. Oui, les solos sont très beaux. Oui, l’engouement général est maintenu. Mais les franciliens retombent un peu dans l’ombre avec une chanson qui ne sera pas étrangère à ceux qui suivent avec assiduité l’évolution des groupes français. Idem pour « The Hand Of Abaddon » qui lorgne à outrance sur le Thrash avec des notions de Black malvenues. Néanmoins, c’est ici que la basse de Jojo est la plus convenablement mise en avant. Un bon point qu’il est dommage de ne pas avoir exploité plus, puisque le monsieur manie avec dextérité sa belle. De manière générale, c’est là qu’IN TRAILS manque le plus de cohésion avec un monologue trop rentre-dedans et pas assez imaginatif. De ce fait, on est en droit de se demander si l’ordre de passage de la tracklist n’est pas un leurre. Mettre sa meilleure composition en avant n’est pas forcément la plus judicieuse des idées puisqu’on reste sur notre fin. Moins d’un quart d’heure, c’est également très court pour se forger un avis suffisamment objectif sur le groupe. A contrario, le quota « une bonne compo pour deux mauvaise » ne décrocherait sans doute pas la moyenne sur un LP.
Même si je reste persuadé que nous pourrions avoir affaire à une bonne surprise ces prochaines années, ce sera à IN TRAILS de s’affirmer et de forcer son destin. Pour le moment, il y’a la technique et quelques idées qui parsèment épisodiquement From Ashes To…. Mais c’est un peu light et paradoxalement, c’est comme le titre de cette démo ; il manque quelque chose…