Avec un nom comme le leur, le groupe E-BREED nous donne l’impression que l’on va dans deux univers : celui d’une musique aux consonances électronique poussées et celui d’une musique… hybride. Malheureusement, ce n’est le cas ni dans un sens, ni dans l’autre. Le côté électronique est bien présent, c’est vrai, mais pas assez exploité à mon goût. Cela reste trop en retrait, trop sage, trop convenu. Et le côté hybride est tout bonnement absent. Cela ne veut pas dire qu’il faut bouder le groupe sans y jeter une oreille. Simplement, on l’aborde déjà avec une déception. Mais passons.
Le groupe officie donc dans un Neo Rock teinté de Metal par moment et avec une propension pour l’Emo. Pas forcément un Emo hurleur et inaudible, mais plutôt un Emo mélodique. Ek’O, le chanteur, est une pièce maîtresse du groupe parce qu’il possède de réelles capacités vocales (« Eiram »). Cependant, ses mélodies sont parfois trop en décalage avec la musique, à mon sens (« Jeu »). Mais il est capable de faire varier sa voix, tantôt agressive (« Le Pacte »), tantôt plus pénétrante (« Lascive »).
Au niveau musical, c’est donc Neo mais avec un son plus atténué et Rock. La base électronique amène quelques variations et ambiances, mais en restant toujours en retrait. C’est calibré au mieux pour ne pas déranger alors qu’il aurait fallu donner un grand coup de pied dans la fourmilière, au contraire. Les titres sont carrés et bien maîtrisés, mais souffrent d’un manque d’originalité. Malgré tout, certains refrains restent dans les esprits et on se dit alors que le groupe réussit quand même à s’immiscer insidieusement dans les esprits, malgré tout.
E-BREED possède bonnes qualités mais son manque de prise de risque agace. On aimerait gratter cette couche un peu insipide pour trouver cette rage qui doit se trouver en dessous.