Il arrive parfois, après l’écoute d’un disque, de se sentir subitement prit d’une sensation de vide. Un vide profond et angoissant qui pousse à se demander ce qui a bien pu se produire durant les quarante dernières minutes, à part bien sûr une perte de temps. Et ce fut le cas après avoir jeter une oreille sur ce Nightbreed des grecques de WOLFCRY. C’est certain que présenté comme ça, ça peut paraître cruel mais c’est malheureusement vrai. Alors que faire dans une pareille situation ? Risquer de perdre à nouveau trois quart d’heure dans l’éventualité de ne pas avoir été suffisamment ouvert au moment de l’écoute ou pondre une chronique reflétant la sensation de néant éprouvé pendant le calvaire auditif ? Puisqu’il faut être juste, je me relance dans quarante minutes d’une session qui me laissera ce même goût fade que j’avais ressenti la première fois. Pour savoir ce que j’ai pu éprouver, écoutez le disque… ou alors mâchez un morceau de carton, ça fera à peu près le même effet.
Les membres de WOLFCRY ne cachent pas leur passion pour le Heavy Metal des années 80 et apparemment, ils ont réussi à en tirer toute l’essence pour composer Nightbreed. Cependant, les grecques n’ont pas puisé dans le meilleur des 8O’s, bien au contraire. Cet album est un véritable concentré des pires ignominies métalliques durant cette décennie pourtant glorieuse. Le contenu est creux et insipide, et on s’ennuie ferme tout au long du disque. La cerise sur le gâteau est quand même le chant qui sonne tellement faux sur certains passages que c’est à se demander si Costas Hatzigeorgiou avait bien les bonnes parties musicales dans le casque au moment d’enregistrer.
Décidemment, il n’y a rien de bon à tirer de Nightbreed, dont même l’artwork ne casse pas trois pattes à un canard. Surtout qu’à une époque où il faut sortir des disques en bétons armés pour espérer avoir une chance de se faire remarquer, WOLFCRY se plante lamentablement et risque de passer définitivement aux oubliettes.