Le Doom est bien vivant, pas le genre à péricliter. Pour s’en convaincre il suffit de feuilleter quelques revues labellisées Metal pour découvrir les sorties de CANDLEMASS (Death Magic Doom), de ISOLE (Bliss Of Solitude), de voir, au Hellfest, la place réservée au dinosaure qu’est SAINT VITUS….sans oublier la scène française avec THE BOTTLE DOOM LAZY BAND (Blood For The Bloodking), et leurs compères de NORTHWINDS et de RISING DUST.
Et si on n’est toujours pas convaincu, on peut s’écouter présentement du SEMLAH…
Après deux démos autoproduites en 2001 et 2004, SEMLAH, groupe suédois, nous livre, cette année, un album éponyme abouti sous le label Cyclone Empire.
Le combo est mené par Tommy « Wilbur » Eriksson (ex-COUNT RAVEN) à la basse, Thomas Johnson en charge des parties guitare, Johannes Berg aux drums et Joleni au chant. L’influence est très marquée Doom Heavy. Doom par ses tempos lents, le jeu pesant du binôme drum/bass, les ambiances plombées. Heavy par son chant et une guitare qui sait se faire punchy par moment. Trop peu de soli toutefois dans cet album.
On se retrouve, après une petite page de publicité :
- Avec SEMLAH, tout l’été, sur le sable doré, goûtez au Doom allégé
Au travers l’album Semlah, on est porté par une voix qui se fait plus plaintive que désespérée… On est plutôt sur le terrain de la mélancolie que dans les abysses insondables du Doom où nulle boîte noire d’un Airbus ne peut être retrouvée…
Les parties acoustiques qui pourront, pour certains, faire l’originalité de l’album, me perturbent dans les poncifs que j’attends du genre…
A noter dans les titres « Axioms Of Life » et « Frayed Wings » le travail dans les arrangements, riffs, breaks, la durée des morceaux permet à chaque musicien de s’exprimer et d’installer une ambiance, qui peut devenir la signature du groupe.
Avec « Beyond Salvation », morceau Sabbathien, les plus nostalgiques ne sont pas oubliés.
Le titre « Perennial Movement III » joue sur les contrastes, intro acoustique puis une ballade vite relayée par une rythmique pachydermique.
D’autres morceaux comme « Machination » à l’architecture plus classique s’inscrivent dans la tradition du genre.
En résumé le doomaniaque pas trop désespéré écoutera avec plaisir cet album et saura marier ou pacser ses états d’âme et sautes d’humeur pendant des vacances qui se doivent, Doom oblige, d’être ratées sous la pluie, avec des gamins pleurnichards, une visite du musée de l’espadrille plutôt chiante, le joint de culasse à remplacer,…et la belle-mère qui fait une visite surprise…On vous a prévenu le Doom c’est pas marrant tous les jours mais c’est la musique qui sait être le miroir de nos sentiments les plus cachés et les moins partagés.