Sous le nom de END, ils nous avaient balancé The Never Ending Whirl Of Confusion. Ce quatre titres avaient balancé les bases d’un groupe pas comme les autres qui érigeaient le démembrement artistique comme une loi immuable. Aujourd’hui, END a mué en ERYN NON DAE et propose Hydra Lernaïa, leur premier album. De fait de la complexité des morceaux, on peut se demander si le groupe sait tenir la longueur sur un album entier. Le fait est que le groupe, oui, sans problème. Par contre, l’auditeur aura peut-être un peu plus de mal à suivre d’une traite cette aventure musicale éprouvante et initiatique. Donc, dopez-vous avec des vitamines avant d’ouvrir la porte de cette envolée.
Les bases sont toujours les mêmes : une musique brutale et subtile qui prend ses racines dans le Death, dans le Hardcore, dans le Mathcore, mélange le tout et sort un tout compacte, oppressant, riche… enfin, vous voyez le genre. On a toujours cette structure sous forme de matriochka : un morceau aux nombreux plans et à l’agencement complexe et quand on entre dans un de ces plans, on a encore de nouveaux plans complexes pour arriver enfin au riff totalement désarticulé, pire que Sidney quand il smurfait à la télé. Du coup, il faut s’accrocher pour ne pas se perdre en route. C’est certain, l’écoute en laissera pas mal sur le chemin. On peut toujours reprendre le train en marche, mais c’est vrai qu’il faut s’armer de courage et de persévérance pour espérer percer la croute de cet album. Après, cela se fait de manière plus naturelle, même si l’effort à fournir est toujours bien présent.
Personnellement, « Pure » est le morceau qui m’a le plus parlé. Peut-être parce qu’après une telle déferlante la relative monotonie du morceau m’a fait du bien. Attention, c’est toujours du ERYN NON DAE, donc ne pensez pas vous reposer sur vos lauriers et vous la couler douce en tong les orteils en éventail. Mais c’est une belle manière de terminer cet album ultra dense par ce morceau de plus de onze minutes.