BETRAYING THE MARTYRS (FRA) - The Hurt, The Divine, The Light (2009)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 18 novembre 2009
Pays : France
Genre : Christian Metal / Deathcore
Type : EP
Playtime : 5 Titres - 20 Mins
On n’a pas idée à quel point la musique peut redonner le sourire. On sous-estime trop souvent les vertus thérapeutiques d’un bon son. Aujourd’hui, BETRAYING THE MARTYRS m’a redonné espoir et confiance. Confiance en une scène française qui manque cruellement de dignes représentants en matière de Deathcore. Confiance en une scène mondiale qui ne regorge que trop peu de formations porteuses de messages d’amour et de paix. Aujourd’hui, ce n’est pas d’annihilation du christianisme, d’hommage à Satan ni même de haine des religions dont ce groupe français va nous parler. A l’instar de THE DEVIL WEARS PRADA, de ZAO, d’ATTACK ATTACK, d’UNDEROATH, ce sextet fait partie intégrante du mouvement « Christian Metal Revival » et est probablement son plus fervent et digne représentant français. Il était temps ! Il va sans dire que nos amis s’en sont pris plein la gueule depuis qu’ils ont osé - sacrilège - prétendre vouloir s’imposer dans le paysage Metal tricolore. Car pour une raison encore inconnue (probablement un réflexe cérébral mystérieux que les plus grands scientifiques tentent encore de comprendre), faire du Deathcore c’est trahir non seulement les martyrs mais aussi sa fratrie. Et le faire en propageant la bonne parole de Dieu relève de l’hystérie. C’est une condamnation directe à une lapidation sur la place publique !
Aussi incroyable soit-il, BETRAYING THE MARTYRS a osé répondre à toutes ces provocations. En musique ! Le résultat est un EP baptisé « The Hurt The Divine The Light » enregistré en février par Monsieur Stéphane Buriez en personne. Qui aurait cru que ce génial guitariste, membre de LOUDBLAST et défenseur de par son talent musical d’un style de composition exigeant et parfaitement millimétré puisse un jour collaborer avec des petits gars mal coiffés, modernes et farfelus dans leur conception du Metal ? Et surtout, qui aurait cru qu’ils puissent arriver ensemble à un résultat aussi brillant ? Car il faut bien le reconnaître, qu’on aime ou qu’on n’aime pas les mecs, le style, le message : il y’a quelque chose de suspect dans ces compositions. Quelque chose qui relève du divin, de l’excellence. Déjà, dès les premières secondes d’« Out Of Egypt », on croirait entendre DIMMU BORGIR. Orchestrations magistrales, rocambolesques et immédiatement dans la foulée : chute de tension et arrêt cardiaque. Les guitares se brisent contre les rochers et repartent en accords mélodiques sur une incursion très claire dans les vocaux d’Eddie. Ce dernier qui a forgé son chant au sein de DARKNESS DYNAMITE propose une palette vocale d’une grande diversité. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, je suis tombé en amour pour BETRAYING THE MARTYRS. Sans oublier que nos amis, fidèles à leurs dogmes tentent de restituer une ambiance très religieuse à leur Deathcore. C’est ainsi que le piano a une grande importance et s’incruste avec brio au cœur de plusieurs morceaux. A ceux qui cherchaient une alternative bleu-blanc-rouge compétitive à THE DEVIL WEARS PRADA (j’en suis !) arrêtez-vous ! Elle est toute trouvée. Je dirais même que BETRAYING THE MARTYRS va plus loin encore dans sa recherche musicale avec davantage d’orchestrations, de passages ambiants voir symphoniques mais également davantage de choix dans les vocaux. Chant clair, chant de tête presque spirituel (sur la fin de la piste éponyme par exemple), chant Black, Death grunts, voix Screamo, chœurs : il y’en a pour tous les goûts ! Mais le meilleur reste quand même les breakdowns énormissimes qu’on ne trouve en général que de l’autre côté de l’Atlantique. Ils garnissent généreusement chacune des chansons et frôlent parfois la mort clinique (« The Righteous With The Wicked »). Puis d’un coup : le silence. On remballe le mince filet de bave qui s’échappe avant de réaliser qu’on n’était qu’en présence d’un EP et que comme l’indique sa définition, un EP c’est pas bien long… mais Dieu qu’est ce que c’est bon !
Pour leur culot, pour leur audace, pour leur talent, pour leur obstination à faire passer un message considéré comme désuet, pour avoir fait revivre la flamme du Christiancore à l’intérieur de nos frontières, pour m’avoir permis de m’identifier enfin pleinement à un artiste, pour les encourager à nous offrir un putain de LP, pour l’ensemble de leur œuvre actuelle et pour toutes celles à venir, cette note est largement justifiée. Credo.
Ajouté : Dimanche 14 Février 2010 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Betraying The Martyrs Website Hits: 15055
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