WOLVERINE signe là un premier album magique et touchant qui laisse présager un avenir des plus prometteurs. A mi-chemin entre ANATHEMA (« Dawn » suivi de « Sarah ») pour son ambiance calme et posée et DREAM THEATER (« New Best Friend ») pour son côté plus progressif, « Cold Light Of Monday » devrait vous faire apprécier le sens inné de la mélodie et son attachement à la profondeur et la lenteur des tempos qui mettent en valeur l’intensité émotionnelle voulue et rajoute un degré sur l’échelle de la sensibilité des sentiments.

L’album n’explore pas seulement la part des ténèbres du groupe mais aussi la sombre histoire de Sarah, jeune fille abusée, esseulée et enveloppée de désespoir et de détresse. Et on se laisse facilement engloutir par la situation en se mettant à sa place dans cette vie quotidienne qui n’est pas des plus faciles à vivre, le poids de son chagrin érodant sa perception des choses. L’enchaînement des titres du début à la fin de l’album confère une certaine fluidité dans le passage d’un titre à l’autre. Les émotions se suivent à merveille à travers l’enchevêtrement des humeurs de l’héroïne. Cela accorde une réelle analogie avec des groupes mondialement réputés et déjà cités ci-dessus.

Cet album concept très travaillé, technique, violent et doux à la fois, doté de tempos variés, surfe sur des courants musicaux comme des moyens pour aboutir à ses fins. Cela fonctionne assez bien grâce à la voix versatile du chanteur et aux humeurs changeantes des guitares qui alternent avec la même qualité d’expression les titres apaisés et ceux plus envolés. Le chanteur sait parfaitement faire cohabiter sa voix chaude et suave, chargée d’émotions à l’instar de Vincent Cavanagh (« Dusk ») et sa voix plus nasillarde et lâchée à l’image de James Labrie (« Carousel »). Il s’affranchit de ses limites en faisant de son instrument une émotion subtile et non repoussante. Musicalement, cela se traduit par des fureurs et des évanescences aussi subites qu’imprévisibles.

Cette recette plutôt simple, proposée par ces six alchimistes venus tout droit de l’autre pays du fromage, est un régal pour l’auditeur. Doté de profondeur et de maturité dans son approche de l’écriture, WOLVERINE a fait un grand pas franc et vigoureux avec cet album, et c’est le moins qu’on puisse dire car c’est mérité à plus d’un titre. A grands renforts de mélodies envoûtantes, « Cold Light Of Monday » parvient à faire onduler l’échine tout au long de ses onze bijoux, raison de plus pour se délecter de ce premier opus qui va forcément marquer les esprits.