TAROT (fi) - Gravity Of Light (2010)
Label : Nuclear Blast / Pias
Sortie du Scud : 23 avril 2010
Pays : Finlande
Genre : Heavy Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 50 Mins
Me voilà purement et simplement dégouté ! Le florilège de vannes beauf’ que j’avais prévu au sujet de TAROT ont déjà toutes été utilisées par mon estimé collègue Mortne2001 dans sa chronique du Crows Fly Back, dernier album en date des finlandais. Je n’ai donc plus de cartouches dans mon fusil pour égayer ce papier. C’est donc assez logiquement que j’espère que Gravity Of Light, huitième effort de nos amis scandinaves, sera suffisamment inspiré pour déteindre sur moi. D’emblée, les frères Hietala ont opté pour une cover assez kitsch, basée sur une opposition feu/glace, soleil/lune, ying/yang totalement inédite… ou presque. Je parlais d’inspiration un peu plus haut, visiblement, TAROT n’en fait pas vraiment preuve dans un exercice de style qui n’a pas dû leur demander trop d’efforts de réflexion.
Ce côté facile tend assez bien à représenter leurs créations musicales qui soufflent du chaud au froid en peu de temps. Actifs depuis 1985 et figure incontournable du Heavy Metal scandinave, le quintet revient en force quatre ans après Crows Fly Back. Cette sortie, censée (re)faire les beaux jours du Heavy s’avèrera en deçà des attentes générales. J’aspecte vers TAROT en attendant un brûlot concentré en hymnes mélodiques galvanisants et en finesse nordique mais c’est plutôt un Metal paresseux et pantouflard qui nous est servi. Le groupe n’avait plus vraiment besoin de nous prouver qu’ils savent manier le Heavy à la perfection depuis tout ce temps. On attendait de leur part davantage de folie et de punch ! Les morceaux sont très agréables, dynamiques dans l’ensemble mais beaucoup trop classiques. Les belles voix de Marco et Tommi sont toujours classieuses et harmonieuses même si on regrette la semi-désaffection du premier au micro, beaucoup plus concerné par le fait de mettre sa basse en lumière (« Caught In The Deadlights ») au bon souvenir du temps où NIGHTWISH était efficace. Les esprits s’échauffent rarement et les envolées solitaires de Zachary (guitare) se font discrètes. TAROT semble anesthésié par on ne sait quel maléfice. La force du Heavy étant ces discours passionnés et ces hymnes qui vous remuent les tripes, les finlandais n’ont logiquement pas omis d’en créer quelques uns. Je pense au single « I Walk Forever » et ses orchestrations ou à « Rise ! » et son bien bon refrain. Mis à part ça, on sent TAROT se faire vieillissant et manquant cruellement de fougue. Même si je suis d’avis à penser que les vieux ont la classe (SAXON, ICED EARTH, SONATA ARCTICA…), ceux-là me rendent un peu inquiet à l’heure de la réforme des retraites… Gardez-vous bien de penser que je considère le combo comme cramé… mais je constate simplement que le temps fait lentement son effet. Et ce n’est pas la longue et pénible sympho-mélo-ballade « Gone », mi-acoustique mi-raisin qui me fera revenir sur mon jugement. Cette dernière résonne comme les lamentations du guerrier qui se résigne à rendre l’âme.
De deux choses l’une, soit TAROT à épuisé toute son énergie au cours d’une carrière fleurie et honorable et se retrouve désormais sur la pente descendante, soit nos amis ont décidé de ne pas trop se fouler en vue d’une résurrection future. Et je prie de tout mon cœur pour que l’option choisie soit la seconde, pour prouver au monde que les dieux sont immortels.
Ajouté : Lundi 10 Mai 2010 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Tarot Website Hits: 10373
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