SOILWORK (se) - The Panic Broadcast (2010)
Label : Nuclear Blast / Pias
Sortie du Scud : 2 juillet 2010
Pays : Suède
Genre : Death mélodique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 48 Mins
C’est avec un line-up un peu remanié et trois ans de maturité dans les gencives depuis Sworn To A Great Divide que les suédois, plutôt médiatisés, de SOILWORK reviennent avec The Panic Broadcast, qui a la nécessaire mission de redresser la courbe d’un virage dangereusement emprunté par nos six amis nordiques. Le guitariste français Sylvain Coudret (SCARVE) fêtera le 18 septembre son deuxième anniversaire au sein du combo tandis que Peter Wichers, un des membres fondateurs, est revenu au poste de guitariste / bassiste après trois ans d’absence (de 2005 à 2008). La toute nouvelle paire de gratteux vous présente donc ses nouveaux efforts au cœur d’un disque dont l’artwork, encore inédit et très japonisant, annonce la couleur. The Panic Broadcast sera salvateur ou ne sera pas. Car il est désormais indispensable pour SOILWORK de s’éloigner du précipice et de ne pas emprunter une trajectoire de décadence immonde à la SONIC SYNDICATE. Le très quelconque Stabbing The Drama suivi de l’encore plus quelconque Sworn To A Great Divide laissaient logiquement présager un The Panic Broadcast, comment dire ? Quelconque.
Fort heureusement, si le résultat global continuera de faire grincer mes prémolaires, je ne pourrais pas dire avoir été insensible à l’effort, contrairement aux deux précédents. Qu’il soit bon ou mauvais, il y a un petit truc qui fait plaisir à entendre. On prend clairement ses distances d’avec le gouffre foisonnant d’hymnes mélo-gnan-gnan dans lequel les suédois avaient sombré. A la place, les p’tits gars nous gratifient d’un Death, toujours fortement imbibé de mélodies, mais plus résonné et mature. L’ami Speed a également pris du grade dans des vocaux moins « à-la-one-again » et largement contrôlés. Le nouveau duo de guitaristes a, semble t-il, trouvé l’alchimie. Le dosage parfait les solos à la suédoise, les envolées épiques et les saccades rythmiques. Un des points forts de cet opus, et qui tranche sacrément avec les œuvres précédentes, c’est sa régularité. Pour une fois, SOILWORK n’a pas mis tous les morceaux « tubesques » au début pour nous faire roupiller à la fin ou inversement. D’excellentes compositions garnissent la partie initiale, médiane et finale. Entre la très hollywoodienne « Late For The Kill, Early For The Slaughter » et la semi-ballade « Let This River Flow » façon couché de soleil romantique sur un fjord avec des sandwichs au saumon fumé, les scandinaves nous comblent d’un Metal qu’on ne les imaginait plus capable de produire. D’ailleurs, en parlant de production, c’est du fait-maison avec l’ami Peter Wichers qui signe son retour d’une bien belle façon. Pendant ce temps là, Jens Bogren (OPETH, KATATONIA, PARADISE LOST et BLOODBATH) est passé par là pour s’occuper du mixage dans ses studios de Fascination Street. Mais ! Car il y a un mais… pour peu que SOILWORK se soit appliqué pour nous éviter une énième déception, The Panic Broadcast ne pourra prétendre à rien d’autre dans le catalogue très riche de Nuclear Blast. On a trop d’aprioris sur ce groupe pour en espérer autre chose qu’un album correct qui passerait, au mieux, inaperçu. Croyez que je le regrette, mais c’est le cas aujourd’hui. Ah non ! A la différence que pour la première fois depuis bien longtemps, nous avons droit à une œuvre cohérente et construite.
Ce n’est pas sans un ouf de soulagement que j’ai accueilli The Panic Broadcast. Encore une fois, soyez certains que je ne prends nul plaisir à enterrer certains musiciens sous le poids de la boue et des mots. Quand il faut, il faut… à ce qu’on dit. Mais aujourd’hui, SOILWORK, dans un ultime discours puissant et rédempteur, vient d’annoncer à la foule que ses funérailles sont reportées à une date ultérieure. J’aurais même espéré qu’elles n’aient jamais lieu. Mais personne n’est immortel.
Ajouté : Lundi 20 Septembre 2010 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Soilwork Website Hits: 11156
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