BENEATH THE MASSACRE (ca) - Marée Noire (2010)
Label : Prosthetic Records
Sortie du Scud : 14 septembre 2010
Pays : Canada
Genre : Deathcore brutal et technique
Type : EP
Playtime : 5 Titres - 13 Mins
Voici une review qui me tenait à cœur. Pas forcément parce que c’est BENEATH THE MASSACRE et qu’à chaque fois, j’ai l’intime conviction d’en avoir pour mon argent (allez, un gros mensonge se cache dans cette phrase mais chut !). Non, si j’ai tenu à écrire ce papier, c’est plutôt parce que j’ai clairement adoré le message délivré aujourd’hui par les québécois et qu’il méritait d’être mis en valeur. Entre parenthèse, c’est peut-être aussi l’occasion pour vous de découvrir que DESPISED ICON n’a pas l’exclusivité du Deathcore au pays des caribous. Du titre de l’EP à la pochette en passant pas les lyrics, la petite troupe fais de grands appels de phares à Nicolas Hulot et Yann Arthus Bertrand par le biais de Marée Noire. Dans une société qui se veut de plus en plus écolo, on se permet de faire transiter de l’or noir au nez et à la barbe des poissons-chats sans les indemniser pour le mazoutage intensif. Sans parler des fuites qui auraient pu être évitées, si les employés avaient tenu compte des « importantes anomalies » relevées peu de temps avant l’explosion de la plate-forme. Oui, BP, c’est de toi que je parle ! Et je crois que je vais arrêter car en plus de m’emballer, je risque de rentrer dans un débat tendancieux et politique sans queue (de poisson mazouté) ni tête (de goéland pétrolé).
Revenons donc, si vous le permettez, à cette Marée Noire qui déferle dans nos oreilles. Une première question me vient en tête. Pourquoi un EP ? Si c’était pour le côté « emballé c’est pesé », histoire de marquer le coup, j’appelle plutôt ça de l’opportunisme. Mais je soupçonne aussi les mecs d’être intègres donc je crois volontiers en leur bonne foi. Par contre, je coince musicalement. Et là c’est beaucoup plus dérangeant. BENEATH THE MASSACRE, que ce soit avec Mechanics Of Dysfunction (2007) ou Dystopia (2008), ne m’a jamais déçu. Je me suis très vite familiarisé avec ce Deathcore, très brutal mais aussi très technique, et je dois reconnaître que le compromis entre violence et virtuosité est bien trouvé. C’est le cas ici. Là où ça bloque, c’est au niveau de l’originalité. J’ai moins accroché avec le côté expéditif de l’affaire. Les canadiens donnent l’impression de racler les fonds de tiroir avec 5 compositions (dont un interlude de 45 secondes) et quelques 13 minutes au compteur. Ça fait très light ! D’autant plus que les gars nous avaient habitués à bien mieux. On ne sera pas désabusé au niveau de l’agressivité. Leurs morceaux cognent dans tous les sens, et ce en dépit d’une production un peu brouillonne. L’ami Elliott garde la forme et beugle dans son micro avec force et fracas. Probablement le petit plus d’un l’EP qui met en exergue un net problème de concentration. Quel est l’intérêt d’ouvrir la première piste (« The Casket You Sleep In ») et la dernière (« Anomic ») de la même façon, si ce n’est de prendre le risque d’avoir des retours du genre « panne d’inspiration » ou « c’est quoi le trip’ » ? Dans son concept, BENEATH THE MASSACRE avoue s’être fait plaisir. Mais l’auditeur participe t-il pour autant à cet échange de politesses ? Pas sûr. Néanmoins, il s’avère difficile également d’en vouloir à des garçons qui connaissent leur métier et dont la qualité n’est plus à démontrer. Je tiens donc à mettre cet essai approximatif sur le compte de la précipitation. Ce qui n’enlève d’ailleurs pas à la bande sa réputation de « serial bourrineurs ». Et encore moins avec cet EP dans la lignée de Dystopia niveau brutalité et technicité.
On aurait simplement aimé que nos bucherons préférés innovent un minimum et nous laissent un peu respirer au lieu de nous envahir les bronches avec leur Deathcore ultra-technique, ultra-massif, ultra-lassant. Pour le coup, la relation est toute trouvé entre les auditeurs embourbés dans un pâté compact et les volatils parés d’or noir. Le public compte donc sur BENEATH THE MASSACRE pour mettre moins de temps que BP à colmater les brèches.
Ajouté : Vendredi 11 Février 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Beneath The Massacre Website Hits: 11898
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