Venez venez, laissez vous envahir par l’ombre en spirale. Et quoi de mieux que « Tired Climb » pour nous mettre au parfum ? Intro stone baba cool insinuant rapidement la double batterie (particularité du groupe) et le côté barré du combo. Morceau qui agit telle une drogue aux multiples effets, de la pesanteur à l’excitation, laissant dans son sillage quelques cordes vocales féeriques.

On atteindra facilement une forme singulière d’état de transe, secoué alternativement par des vagues électriques saccadées (guitare et percussions) et enveloppé dans des effluves Woodstockiennes (claviers) : « Chenting Synergy », « Drop Out » …
On reprochera à « Crowded Road » de laisser trop de place en revanche aux batteries, au grand damne de ces bons riffs, le tout finissant par être trop nerveusement soutenu, ne laissant plus vraiment de répit à nos oreilles pour se délecter du reste.
Il y aura également des morceaux comme « Don’t Look Back » qui résonnent comme des squattes garage de fin de journée lycéenne, celles où l’on zonait entre potes pour parler de notre prochaine bringue ou des profs qui nous saoulaient. Un p’tit air à la American Pie en somme.
Et puis fort heureusement on a affaire à des choses beaucoup plus complexes, plus élaborées : « Distance Closing » ou l’excellentissime « Spiral Shadow » qui sont pour leur part des épreuves truffées de prestations instrumentales de haute volée.<br< « Dust » résumera bien à lui seul la particularité musicale de KYLESA. Une musicalité novatrice emprunte de beaucoup de fraîcheur grâce à la belle dynamique de la fine équipe. A noter au passage que Laura Pleasants (chant-guitare) ajoute un peu de légèreté à ce monde turbulent sans pour autant tomber dans la mièvrerie puisque la belle chante avec une rage subtilement dissimulée.

Spiral Shadow nous entraine dans une dimension psychédélique agitée par des chants révoltés. Un album au climat particulier, pas facile à aborder pour les non-avertis, mais qui mérite que l’on médite sur ces quelques notes.