PESTILENCE (nl) - Doctrine (2011)
Label : Mascot Records
Sortie du Scud : 25 avril 2011
Pays : Hollande
Genre : Techno Death Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 39 Mins
Dieu que le temps passe vite… On se retourne cinq minutes, et on constate que des albums qu’on écoutait en boucle il n’y a pas si longtemps datent déjà de presque 25 ans… C’est le cas de Malleus Maleficarum de PESTILENCE, qui a usé ma platine disque avant l’âge. Ce Thrash aux frontières du Death, bien méchant, mais plus technique qu’il n’y paraissait m’avait conquis, moi jeune bourrin amateur de sensations fortes… Consuming Impulse ne m’avait pas déçu, bien au contraire, même si plus linéaire. Et puis, le départ/éviction de Martin Van Drunen, et la scission des camps… Le gros de la meute suivit Patrick Mameli, les autres se tournant vers ASPHYX.
PESTILENCE donna alors ses lettres de noblesses au Techno-Death, immortalisé par… DEATH justement, ou MORBID ANGEL, au travers de réalisation aussi indispensables que Spheres, ou Testimony Of The Ancients.
Et puis plus rien, manque d’inspiration, dégoût, besoin de se recentrer sur lui-même, Patrick disparut, et son groupe avec.
Jusqu’à la résurrection, il y a deux ans, avec pour test Adn un Resurrection Macabre justement, qui fut loin de faire l’unanimité… Non qu’il fut vraiment mauvais, mais la standardisation du combo batave aux sonorités modernes en avaient déstabilisé plus d’un, surtout au regard de leurs productions antérieures, si personnelles…
Mais faisant fi de ces opinions négatives, le quartette récidive avec Doctrine et sa pochette plutôt réussie, sans pour autant changer radicalement de recette. Et après avoir parcouru les blogs, les forums et les webzines à la recherche de quelques réactions à chaud, je dois avouer que je n’ai pas trouvé beaucoup d’avocats de la défense.
Est-ce pour autant qu’il faut se ranger à la vindicte populaire et lapider un groupe qui a tant fait par le passé pour faire bouger les choses intelligemment ?
Pas forcément.
Alors oui, c’est un fait, nous ne retrouvons sur cet album ni la candeur juvénile et fièrement sauvage des années Van Drunen, ni la précision diabolique et la perversité du triptyque Mameli des années 90. Le son est épais certes, mais s’est uniformisé, et les compos peuvent il est vrai faire transparaître comme une répétitivité dérangeante au premier abord.
Mais il faut continuer, et multiplier les écoutes pour laisser le filtre agir. Et si, dès le départ la technique n’est pas mise en avant, elle se révèle sur le long terme sur des titres concis, qui ne laissent aucune place à l’approximation. L’exemple le plus frappant en est certainement « Absolution » avec son riff que n’aurait pas renié Trey Azagthoth, et sa batterie bancale et trompeuse. Les breaks quasi Jazz déstabilisent sur un refrain habile, et l’affaire est dans le sac. Et si la majorité des morceaux recherchent avant tout la puissance, tous sont dotés d’au moins un passage, voire de simples touches de finesse, quand ce n’est une structure globale sous jacente qui apparaît simpliste au premier abord.
Si je conçois tout à fait qu’on puisse être rebuté par la voix de Patrick, assez proche de celle de Marc Grewe de MORGOTH, et que l’on reste sceptique devant l’agression permanente, il faut néanmoins reconnaître à Doctrine le mérite d’avoir redressé la barre, et d’avoir su adapter l’identité primale de PESTILENCE à son époque.
Le groupe a su, certes pas en permanence, combiner la technique pure qui animait les sillons de ses sorties des 90’s, à la puissance des années 2010, évoquant tant en cela le MESHUGGAH de Fredrik Thordendal, que le DEATH d’Individual Thought Patterns.
Mais, et je rejoins là l’avis de bon nombres de fans, Doctrine est loin d’être leur meilleur effort, et il faudra encore insister un peu avant d’arriver au niveau disons de, Spheres.
Ajouté : Mardi 10 Mai 2011 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Pestilence Website Hits: 10012
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