Les Suisses de KESS’KHTAK (patronyme qui pris au premier degré signifie « La chatte de ta sœur », charmante locution pour se faire des amis parmi la gent masculine…), après un split avec les terroristes hexagonaux de JUGGERNAUT, reviennent nous conter fleurette avec ce premier EP solo, fort de six titres sans concessions.
Vingt minutes, c’est court pour apprécier toute la puissance développée par les Suisses, et c’est sans doute pour cela que cet EP s’auto dispense d’intro. EP qui vous saute à la gorge dès les premières secondes, pour ne plus vous lâcher jusqu’à son issue, et même si le cataclysme ambiant prends des allures de massacre gratuit, le Deathcore de KESS’KHTAK s’autorise parfois des incursions Heavy/Core de très bon aloi, comme sur le terrassant « Spasm » final, qui mérite amplement son nom.

Un peu INSIDE CONFLICT dans la démarche, rappelant parfois bien des noms de l’écurie de l’Est Khaaranus Records, et se rapprochant dans ses passages les moins furieux d’un DEATHBOUND vraiment pas content, la boucherie May Not Be The One You Want à choisi une appellation idoine pour définir sa musique, et épate les esgourdes avec une agression ininterrompue digne d’un tir de barrage une nuit d’orage.
Tirant plus sur le Grind non dilué la plupart du temps, le quartette se permet de développer des ambiances vraiment poisseuses tout en privilégiant la vitesse, ce qui n’est pas tache aisée vous en conviendrez. Et c’est justement cette combinaison fatale de Riffs tendus et ténébreux, facilement mémorisables qui plus est, et de blast beats incompressibles qui rend cet EP si attachant et indispensable sur la longueur. Car loin d’aligner benoîtement les rythmes épileptiques sans queue ni tête, KESS’KHTAK alterne, divise, rassemble, aère, pour aboutir à un savant mélange d’ultra brutalité et de noirceur mélodique.

Tel un gigantesque monstre glouton dévorant tout sur son passage, May Not Be The One You Want est une démonstration flagrante de puissance et de nihilisme intelligent, et malgré l’attitude jusqu’au-boutiste dont fait preuve le groupe, la linéarité n’est pas de mise, et lorsque les dernières secondes du décidemment incroyable « Spasm » retentissent, on en vient à regretter la durée trop courte de cet effort.
Comme quoi, parfois, le bourrin malin c’est bien mieux que le teigneux véreux.
On attend maintenant KESS’KHTAK au tournant, à l’occasion d’un futur LP qui, si le groupe continue sur sa lancée, risque de se révéler de très haute volée.