ARSONISTS GET ALL THE GIRLS (usa) - Portals (2009)
Label : Century Media Records
Sortie du Scud : 14 juillet 2009
Pays : Etats-Unis
Genre : Deathcore
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 53 Mins
Les limites sont-elles établies pour être franchies ? Il serait très intéressant de poser la question aux membres d’ARSONISTS GET ALL THE GIRLS, car ces derniers ne se privent pas pour gribouiller dans le cahier des charges du Deathcore. Alors je vous rassure, ce groupe américain ne verse pas dans l’outrancier, le blasphème, le politiquement incorrect ou la méchanceté gratuite. Les limites qu’ils franchissent sont uniquement musicales. Un peu à l’instar d’une formation comme IWRESTLEDABEARONCE, les californiens aiment faire n’importe quoi dans leurs compositions. Ils prennent probablement un malin plaisir à décontenancer l’auditeur, à l’envoyer dans des impasses artistiques ou à lui faire perdre le sens des réalités. Ce troisième album, intitulé Portals et digne successeur d’un The Game Of Life sympa mais moins foufou va définitivement écrire leur nom parmi mes plus grandes références musicales.
Avec ARSONISTS GET ALL THE GIRLS, on s’éloigne tout de même assez fortement de ces dites références que sont CHELSEA GRIN, ASKING ALEXANDRIA ou THE DEVIL WEARS PRADA. Ces types sont un peu plus poilus et un peu plus bourrins et pour une fois, ça fait pas de mal. Après une intro tout ce qu’il y a de plus banale, la petite troupe nous délivre sa première décharge de testostérone avec « The 42nd Ego », un tube en puissance. Tout y est, à commencer par des vocaux sensationnels signés Jared Monette qui alterne avec brio screams et grunts légèrement porcins. Ce garçon fait preuve d’une puissance vocale assez impressionnante. Il est épaulé dans sa tâche par l’ami Sean Richmond aux claviers qui fait bien 70% de l’originalité des morceaux avec ses arrangements futuristes, psychédéliques, schizophréniques et parfois dignes d’un bon nanar de science-fiction. Les 30% restants se départageant entre les guitares effrénées et bordéliques, la batterie survoltée de Garin Rosen ou le total chaos intellectuel des paroles. Les variations rythmiques sont incessantes, on passe en trente secondes de patterns mid-tempo à des blasts grassouillets en passant par des interludes d’ambiance. Il ne manque plus que la petite musique d’ascenseur ou le solo de trombone et ce sera parfait. Parmi les plages les plus marquantes, il y a évidement l’éponyme, longue de sept minutes et qui regroupe toutes les qualités de ce disque : originalité, performance, intensité et insalubrité. Mais également « In The Empyreans », un hommage singulier à Patrick Mason (bassiste originel décédé d’un coma éthylique) sur lequel on retrouve Remi Rodburg, créateur et premier chanteur du groupe. Il y a également « Violence In Fluid : Triceratops » qui représente totalement l’esprit barré de ces mecs. Au début, elle véhicule une certaine bonne humeur, de par son riffing et ses claviers enfantins. Elle dévoile surtout un vrai sens artistique avec des leads guitares boostées en émotion avant de retomber dans une noirceur totale et effrayante en fin de morceau. Un véritable ascenseur émotionnel. La fin de l’album s’approche à grand pas, mais c’était sans compter sur une énième pirouette avec « Tea Time Tibbons », une compo totalement déstructurée (pour changer) avec des petits motifs à la Mario Bros plaisants. Et surtout, si vous achetez ce disque, ne vous arrêtez pas à la pochette répugnante et n’oubliez pas de l’écouter jusqu’au bout, car une petite surprise vous attend si vous vous montrez suffisamment patient. Il s’agit d’un sample, probablement pris sur une cession d’enregistrement bien arrosée qui se conclut avec le motif de « Violence In Fluid : Triceratops » sur lequel on entend toute l’équipe technique beugler. Foutrement jovial.
Je crois qu’il est désormais inutile d’y aller par quatre chemins : ce Portals est très bon. Il permet surtout à l’auditeur de Deathcore lambda de s’évader provisoirement des carcans du style et de s’octroyer un petit écart de conduite avec un album qui regorge de sucreries en tous genres. ARSONISTS GET ALL THE GIRLS est de ces groupes, tellement talentueux et attachants, que même sans particulièrement aimer le style, on respecte l’artiste. Alors ces histoires de limites, franchement…
Ajouté : Mercredi 10 Août 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Arsonists Get All The Girls Website Hits: 9424
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