CHAOS DIVINE (au) - The Human Connection (2011)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 25 mars 2011
Pays : France
Genre : Death Metal Mélodique Progressif
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 60 Mins
CHAOS DIVINE nous vient tout droit de Perth, en Australie. Un pays où il fait bon vivre et l’on pourrait penser que la formation veuille le représenter avec un Metal fun et rafraîchissant. Pourtant, le groupe a préféré se prendre la tête et se rabattre du côté Progressif du genre, avec une musique tortueuse dosant passages mélodiques et autres plus extrêmes. Grâce à leur premier essai, Avalon, ils établissaient leur vision sonore avec force, mais pas exempt de quelques défauts que l’on espère voir corrigés au travers du nouvel opus : The Human Connection.
David Anderton semble avoir travaillé ses capacités puisque qu’il applique un chant clair prédominant bien plus abouti sur cet album. Evolutif et avec, parfois, quelques intonations Pop ; des efforts notables ont été réalisés pour faire varier ces vocaux au timbre assez pur, montant facilement dans les gammes. Une nette amélioration qui n’est que bénéfique aux pistes, où les refrains, appuyés d’un fond synthétique, sont sujets à des arrangements plaisants (« One Door »), mariant PORCUPINE TREE à KATATONIA. Malgré ces qualités, certaines lignes apparaissent superflues et ne s’avèrent pas aussi prenantes que d’autres. Faute à un manque d’intensité sur des passages agités plutôt enclins à accueillir un chant extrême à la place (« Beautiful Abyss »). Car même si peu de morceaux lui donnent de l’espace, David propose un growl bien moins arraché que sur le disque précédent, et davantage esthétique pour aller de pair avec les explosions instrumentales. L’aspect brutal des compositions s’en trouve réduit mais les growl reste dense et puissant, et permet de relancer les pistes avec plus de véhémence. Les deux voix s’enchaînent convenablement et donnent lieu à quelques mariages overdubbés efficaces. Toutefois, à l’instar de « Invert Evolution », faisant ressortir le côté SCAR SYMMETRY du combo, il arrive que le chant clair apporte un contraste trop net du fait de ses tonalités aiguës.
En dépit du travail vocal, The Human Connection est principalement dirigé par sa paire de guitaristes. Toujours virtuoses, Simon Mitchell et Ryan Felton emploient leur technique à donner aux titres toute l’ampleur qu’ils méritent. A leur apogée musicale, les deux six cordes apportent une ambiance riche, guidant les morceaux le long d’ingénieux riffs accrocheurs. Elles se font moins brutes et grondantes, privilégiant alors leur apport mélodique en étant plus fondues dans le mix. Ainsi, entre intro ambiante acoustique, jonchée d’arpèges planants à la GHOST BRIGADE, ou celle nerveuse et groovy de « The Beaten Path », les deux guitaristes déploient des lignes mélodiques prenantes, supportant les refrains d’une myriade de sonorités enjoliveuses. Les riffs forgent les pistes avec brio, gardant le dynamisme d’une rythmique complexe, et s’apparentant parfois à GOJIRA de par la voix désincarnée et les cordes cycliques. Quant à la guitare lead, elle sublime d’émotion les schémas musicaux d’une mélodie fluide et évolutive, se greffant aux morceaux pour ainsi créer de riches tableaux harmonieux. Sans être d’une grande maestria, les solos s’intègrent sans mal aux compositions, tels que ceux de « Astral Plane » ou « Chasing Shadows », très mélancolique et porté par une rythmique captivante, se perdant en divers plans décalés supervisés par les guitares.
L’accompagnement de la basse, clairement audible, permet de jouer sur différents rythmes et offrir de nouvelles sonorités à un ensemble fourmillant d’idées concrétisées. Construisant les tensions des morceaux, Michael Kruit se démarque souvent en suivant son propre cheminement, menant ainsi à des structures intéressantes. Les titres parcourent donc différents plans mais parviennent à se renouveler et surprendre par leurs changements de motifs rythmiques, sans pour autant perdre de leur saveur. Le groupe sait y faire et entraîne l’auditeur en de conséquents voyages dynamisés et toujours innovants, ne laissant guère de place à l’ennui. Entre ponts atmosphériques subjugués d’une voix claire semi-aérienne, ou break ambiant orné de bruitages spatiaux, les couplets s’entrecoupent aussi de passages polyrythmiques menaçants, comme sur « Silence ». Et, bien que l’on trouve parfois le jeu trop répétitif, les instruments n’en restent pas moins énergiques, offrant des structures psychédéliques hypnotiques (« At The Ringing Of The Siren »). Ben Mazzarol les aide de par des percussions pondérées. L’optique n’est pas au son décapant mais plutôt à l’homogénéité d’une riche palette d’émotions déversée par les différentes mélodies engendrées par les guitaristes et le chanteur. La batterie accompagne donc les compositions de plans ingénieux succédés par les cordes adroitement maniées. On regrette, néanmoins, que les parties plus véhémentes - avec growl - manquent de puissance par rapport à l’effet désiré.
CHAOS DIVINE propose un second album où les ambiances se concrétisent de par l’harmonie entre les lignes de chant et la maîtrise des cordes. L’emphase mise sur les guitares, aux partitions succulentes, permet un dosage mélodique réussi au travers d’une section rythmique adroite et également très diversifiée. The Human Connection est donc un disque qui emmène la musique des Australiens vers des rivages sonores variés, mais réunis au sein des compositions par une écriture de qualité.
Ajouté : Mercredi 14 Septembre 2011 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: Chaos Divine Website Hits: 10780
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