NIGHTMARE (FRA) - Yves Campion (Avril-2012)
NIGHTMARE, un nom qui ne peut pas vous être inconnu si vous vous intéressez un temps soit peu au Metal made in France. Les bougres affichent 33 ans de carrière au compteur et sont dans une forme éblouissante. C’est certainement un des plus anciens combos en activité après, bien sur, les vieux briscards de TRUST. Un exemple pour tous les gangs de la nouvelle génération ! Formés en 1979, nos vétérans viennent de Grenoble et ont fait partie de la New Wave Of French Heavy Metal qui permis à de nombreuses formations comme VULCAIN, H BOMB, SORTILEGE, WARNING, OCEAN d’exploser et de se retrouver sur le devant de la scène. Une époque bénie où l’on pensait que le Metal Français allait conquérir la planète et où l’enthousiasme était phénoménal. Un vrai tsunami qui devait mettre un frein à l’invasion britannique qui sévissait dans l’hexagone. Les groupes étaient en majorité sur des Majors et la langue française dominait le marché. Aucune formation ne pratiquait alors la langue de Shakespeare. 1983 fut l’année décisive pour nos grenoblois qui décrochèrent la première partie de DEF LEPPARD dans un Summum chauffé à blanc et devant 5000 personnes. A partir de là, plus rien ne serait comme avant et on savait que l’on allait devoir compter sur NIGHTMARE. S’en suivit une signature chez Ebony (Label Anglais), ce qui les obligeât à abandonner la langue de Molière et un premier album Waiting For The Twilight qui atterrit dans les bacs en 1985. Une des particularités de NIGHTMARE, c’est d’avoir compris que le chant en anglais pouvait leur ouvrir toutes grandes les portes du marché international. Rien ne semblait pouvoir les arrêter. Ils enchaînent alors avec un deuxième album en 1985 paru chez Dream Records qui les imposent définitivement sur la scène française aux cotés des plus grands. Tout semble être magique, malheureusement un problème récurrent d’instabilité au sein du gang et la faillite de leur label va mettre un terme à leurs espoirs. Apres quelques tentatives infructueuses pour tenter de rester à flot (ils engagent notamment un chanteur écossais du nom de Tom Jackson (ex PRAYING MANTIS et Bernie Marsden) pour remplacer Jean-Marie Boix. Les NIGHMARE disparaissent définitivement minés par des divergences musicales insolubles. Il faudra attendre 12 ans pour que nos killers décident de revenir en 1999 sur le devant de la scène. Pour pallier au problème de chanteur, c’est Jo Amore (ancien batteur à l’origine) qui reprend le micro et un mini album Astral Délivrance sort dans la foulée. La machine est lancée et va désormais ne plus s’arrêter. Les galettes vont s’enchainer : Cosmovision, Silent Room, The Dominion Gate, Genetic Disorder, Insurrection. Cela permettra à NIGHMARE de s’imposer bien au-delà des frontières Hexagonale. Une vraie revanche ! Cinq albums studio et deux live plus tard, nos brigands reviennent en force avec une nouvelle décharge Metallique nommée Burden Of God qui confirme que le cauchemar n’est pas terminé et va continuer à hanter nos esprits perturbés sans nous laisser aucun répit. Une seule solution : trouver l’antidote en mettant sur le grill le sympathique et jovial Yves Campion pout tout découvrir de ce nouvel assaut Metallique qui va certainement leur permettre de passer une étape supplémentaire.
Line-up : Jo Amore (chant), Frank Milleliri (guitare), Matt Asselberghs (guitare), Yves Campion (basse), David Amore (batterie)
Discographie : Waiting 4 the Twilight (Album - 1984), Power Of The Universe (Album - 1985), Astral Deliverance (MCD - 1999), Deliverance (Live - 2000), Cosmovision (Album - 2001), Silent Room (Album - 2003), The Dominion Gate (Album - 2005), Genetic Disorder (Album - 2007), Insurrection (2009), The Burden Of God (2012), The Aftermath (2014), Dead Sun (2016)
M-I Interviews du groupe : Jo Amore (Sept-2003), Jo Amore (Déc-2007), Yves Campion (Avril-2012), Yves Campion (Mai-2014), Yves Campion (Sept-2016)
Metal-Impact. Salut, quel regard portes-tu sur Insurrection trois ans après sa sortie ?
Yves Campion. Déjà on a pas mal défendu cet album sur scène ! On a pu voir comment les gens réagissaient sur les titres qu’on avait enregistré, on a joué pas mal de titres d’Insurrection sur les deux ans de campagne et de promo intense. Deux ans sur les routes on a fait beaucoup de festivals, deux tournées dont une européenne avec SABATON. On a pu se rendre compte qu’il y avait certains titres qui fonctionnaient vraiment bien sur scène et d’ailleurs on a du mal à les lâcher aujourd’hui. Mais il faut bien faire un choix, c’est toujours un éternel problème pour faire la set list. On se demande sans cesse quel titre on va jouer et dans quel album on va piocher ! Finalement on s’est rendu compte que sur Insurrection, il y a des morceaux qui ont un potentiel très fort en live. Quand tu termines un album, tu as toujours très peu de recul, tu es trop dedans et pour nous les avis extérieurs sont importants pour essayer d’y voir plus clair. Quand tu baignes deux ou trois mois avec les mêmes titres qui tournent en boucle, finalement tu ne peux plus vraiment réaliser ce qui est bon ou pas et avoir un réel avis objectif. Insurrection reste un album phare pour nous, mais pour le petit dernier on a abordé les choses différemment.
MI. Oui, pour le précédent vous aviez enregistré dans trois studios différents pas cette fois-ci ?
Yves. Non, pas pour Burden Of God. On a plutôt joué la carte de la simplicité cette fois-ci. C’est dû essentiellement aux restrictions budgétaires qui touchent le monde de la musique. Mais pour Insurrection c’est vrai, on a enregistré dans trois endroits différents. Pour la basse/batterie on a enregistré dans le studio de JC Jess qui est notre ancien guitariste, ce qui nous a avantagé pas mal en terme de coup financier. Et puis il arrivait à faire sonner correctement la batterie ce qui est pas mal. Pour les guitares on a enregistré en Allemagne à Stuttgart et le chant chez Patrick Liotard dans le sud de la France, c’est notre producteur actuel.
MI. C’est un ancien membre de PRESENCE ?
Yves. Oui, c’est ça c’est l’ancien guitariste de PRESENCE, il a son propre studio dans le sud de la France, il a pas mal bourlingué essentiellement dans la Pop/Rock. Il a travaillé avec pas mal de groupes assez connus comme les GYPSY KINGS, des gens comme ça ! Il ne fait pas forcément du Metal, mais c’est quelqu’un qui a gardé l’âme d’un Metalleux et en plus il nous connaît très bien.
MI. C’est pour cette raison que vous l’avez choisi pour produire Burden Of God ?!
Yves. Voilà, en fait on s’est dit « S’éparpiller comme on l’a fait pour Insurrection ça peut être très bien, car ça donne des couleurs différentes en fonction des lieux ou tu enregistres ! ». Par exemple, pour les guitares, le studio était idéal pour trouver le bon son. Mais là on s’est dis qu’il fallait qu’on ait la maîtrise sur les compos et sur la production et aussi l’après production des titres. Patrick est un très grand professionnel et surtout il s’est énormément investi à tel point qu’il a écrit deux morceaux pour l’album.
MI. C’est une première cette méthode ?
Yves. Pas vraiment, on a déjà expérimenté ce genre de méthode mais la différence cette fois ci c’est qu’on a pas eu du tout la même approche. On a fait une chose qui est relativement intéressante et qui ne nous limite pas dans le travail de production et de composition. On a enregistré les voix avec des guitares témoins. Ca nous a permis de corriger, d’améliorer les morceaux. On a pu changer des notes parce qu’on savait que les guitares n’étaient pas définitives. Du coup on pouvait les détoner ou changer les accords en fonction du chant. Tout ce qui est arrivé après le chant est devenu définitif mais c’est les voix qui étaient primordiales cette fois ci. Pour Insurrection on avait fait l’inverse on ne pouvait plus rien changer pour les guitares parce qu’on les avait enregistrées en Allemagne et qu’après on ne pouvait pas y toucher. Et c’est vrai que ça limite puisque si on a une idée de mélodie sur un refrain et si les accords sont déjà là tu ne peux plus rien changer, quelque part tu es coincé. Cette fois-ci on a pu optimiser les titres, les morceaux ont été construits en fonction du chant et ça a permis d’avoir des refrains intéressants.
MI. Quelle est la différence quand tout est basé sur le chant et non plus sur les guitares ?
Yves. C’est le même principe sauf que la priorité est différente. Quand tu construis tes mélodies sur une guitare acoustique tu peux changer les accords, tu peux les faire évoluer sans cesse, les choses ne sont pas figées. Pareil pour le chant qui peut être différent et changer, tu as beaucoup de possibilités qui font que tu n’es pas limité par un instrument qui est là et qui ne peut plus bouger. Là au moins si tu as une note qui t’emmerde tu peux la modifier.
MI. C’est le genre de problème que vous avez rencontré sur Insurrection ?
Yves. Non, parce que c’était volontaire. Notre objectif c’était de faire un album beaucoup plus Thrash, plus Power Metal. On voulait mettre les guitares en avant, même si on souhaitait aussi garder des mélodies. Sur un morceau comme « Eternal Winter » le refrain est très travaillé. Cette fois ci on voulait aller beaucoup plus loin dans le même esprit, retravailler complètement les titres pour arriver à les optimiser mélodiquement au niveau de la construction.
MI. Vous avez travaillé avec Maor Appelbaum (HALFORD, THERION, MALMSTEEN, SEPULTURA) pour le mastering, qu’est ce qui vous a poussé à le choisir ?
Yves. Parce qu’on le connaissait. Il a fait notre son lors de notre tournée en ISRAEL. On est pas mal cotés là bas, on y retourne d’ailleurs pour la troisième fois en septembre. Et puis c’est un pote et on a gardé un très bon contact avec lui. Il a fait son trou à L.A. en montant son propre studio de mastering. Cela lui a permis de travailler avec des très grands groupes. C’est quelqu’un de très professionnel qui a une renommé internationale, il a bossé avec MEGADETH, ANGRA, SEPULTURA, DAVE LOMBARDO. On est très contents du résultat, il n’a pas dénigré l’album. Le mastering, c’est très dangereux si celui qui s’en occupe n’a pas la même vision musicale que le gang qu’il produit. On n’a pas voulu monter en volume pour monter en volume, on a voulu que les gens perçoivent toutes les petites subtilités des arrangements et tout ce que l’on a voulu apporter avec le travail en studio.
MI. Sur Burden Of God il y a pas mal de claviers, c’est une nouvelle couleur que vous aviez envie de donner ?
Yves. Oui, on a voulu faire une sorte de retour dans l’esprit de Cosmovission sans aller aussi loin. Les morceaux s’y prêtaient bien et aussi la conception des textes était parfaite pour ce type d’atmosphère. On voulait une ambiance particulière et le clavier est parfait pour ça. Il à cette faculté de pouvoir créer une vraie atmosphère. En plus, on a eu la chance de travailler avec un excellent claviériste qui s’appelle Jonathan Ménard qui joue dans un groupe qui s’appelle VELOCE HYSTORIA qui fait du prog à la DREAM THEATER. C’est un arrangeur exceptionnel. On s’est dit autant y aller à fond et ne pas mettre simplement quelques plages par ci par là, ca nous a permis sur quelques morceaux d’avoir ce coté symphonique.
MI. Vous avez souvent des problèmes avec vos guitaristes, cette fois ci c’est JC Hess qui a quitté le groupe peux tu nous expliquer ce qui s’est passé ?
Yves. Tout d’abord, je tiens à préciser qu’on s’entend super bien avec JC, c’est quelqu’un d’exceptionnel humainement. Le problème c’est que NIGHTMARE a pris des échelons qui font qu’aujourd’hui on a des emplois du temps ultra chargés. JC a son propre projet en parallèle, là dessus il ne nous a jamais menti. C’est quelque chose qui lui tient à cœur. Il chante aussi et il n’a pas le même rôle en solo qu’avec NIGHTMARE et avec ce nouvel album il fallait s’investir beaucoup plus en terme de temps. Il a son travail à coté, son projet et NIGHTMARE, il s’est retrouvé dans un conflit d’emploi du temps a un moment donné vu le plan de marketing qu’on avait prévus et qui était relativement important. Il aurait du coup du sacrifier un groupe par rapport à l’autre. Il a du faire un choix personnel pour ne pas tout flinguer des deux cotés.
MI. La recherche d’un nouveau guitariste n’a pas du être simple ?
Yves. Oui, ca a été très dur parce qu’au départ on a pris contact avec des musiciens qu’on connaissait par l’intermédiaire de potes, on ne voulait pas ébruiter la nouvelle. Mais ça n’a pas vraiment bien fonctionné. C’est un poste qui demande beaucoup d’investissement et on est très très exigeants dans ce que l’on veut. On a testé de nombreux guitaristes en live et ça ne l’a pas fait. Du coup, à un certain moment on était un peu désespérés parce que plus le temps avançait plus on sentait qu’on allait se retrouver à quatre en studio. Frank, notre guitariste a composé 100 % des morceaux et donc ca ne posait pas de problème. Il était capable de faire tout l’album tout seul Mais on s’est dit que c’était dommage de ne pas intégrer le nouveau gratteux sur l’album. On aurait pu le prendre après et ne pas l’intégrer sur l’album mais cela aurait été très différent, il était important qu’il fasse partie du line up car ça permet de l’impliquer vraiment dans tout le processus. Finalement ce qu’on a fait vu qu’on n’avait pas trouvé la perle rare, c’est de passer une annonce dans Facebook. On n’avait pas envie non plus de l’annoncer tambour battant, ça nous a paru une bonne solution. Il y a eu beaucoup de réponses, ça nous a fait perdre pas mal de temps. On a eu de tout. Certains étaient très bons mais habitaient trop loin. Et finalement on en a retenu deux ou trois dont Matt Asselberghs. Il n’habitait pas trop loin de Grenoble et il collait bien avec l’esprit de NIGHTMARE. Il a un côté très eighties, il est très jeune, il a 21 ans. Du coup il faut le canaliser un peu, il pourrait être mon fils ou celui de Jo. Il s’est adapté très rapidement et surtout il avait un jeu de lead guitare qui nous correspondait totalement. On ne voulait pas quelqu’un qui nous fasse de la démonstration, le genre de personne qui en fait des tonnes ne nous intéressait pas du tout. Il fallait qu’il y ait quelque chose, ça ne s’explique pas vraiment. On lui a annoncé que s’il faisait l’affaire, il ferait les solos sur l’album. Ensuite, on l’a un peu testé et finalement ça a fonctionné. Il est d’origine belge mais il vit à Macon au bord de Lyon, c’est à 200 Km de chez nous.
MI. Depuis 33 ans, vous n’avez jamais quitté Grenoble !
Yves. Oui parce qu’on est originaires de cette ville mais maintenant tout le monde n’y habite plus. Jo habite à Nice, Frank est de Lyon, il ne reste plus que moi et notre batteur. On a toute notre infrastructure à Grenoble, le local de répétition etc. On n’est pas forcément attachés à cette ville, si on avait un local à Lyon on aurait répété la bas. On est tous à la base de Grenoble mais on a tous un peu émigrés à droite ou à gauche.
MI. Vous avez signé en 2009 chez AFM qu’est ce qui à changé depuis ?
Yves. Pas mal de choses, avant on était chez Regain Records et on était un peu des OVNI par rapport au style défendu par le label. Il y avait surtout des groupes extrêmes et donc on était très différents. On se sent plus à la maison chez AFM. Les groupes sur ce label sont un peu dans le même style musical que nous. Chez Regain on était quasiment le seul groupe de Heavy Metal mélodique, le reste c’était du Black, du Death ou autre chose. Et puis le marché Metal est important en Allemagne et AFM est un label Allemand. Du coup, ça nous donne la possibilité de percer plus facilement chez les teutons que si on était sur un label Suédois qui produit majoritairement de l’extrême. Ca c’est très bien passé avec Regain, on a apprécié de travailler avec eux mais AFM est beaucoup plus adapté au style que l’on pratique.
MI. Comment avez-vous travaillé en terme d’écriture sur Burden Of God ?
Yves. On a toujours travaillé un peu de la même manière mais cette-fois ci Jo et moi on a plus travaillé sur les textes. On a récupéré les riffs de Frank et on a bossé plus ou moins avec la même méthode que d’habitude. Mais ce qui a changé comme je te le disais tout à l’heure, c’est qu’on a démonté les morceaux avec le producteur, on a voulu produire avec un grand P ! C’est à dire ne pas travailler avec Patrick comme avec un ingénieur du son qui touche toutes les manettes du studio et se contente de faire les prises. On a voulu qu’il ait du recul sur tous les titres pour pouvoir améliorer chaque morceau. On pouvait se dire « Tiens là tel refrain n’est pas assez fort ». Ce genre de chose. On voulait bien réfléchir et mettre le nez dans les morceaux pour arriver à optimiser l’enregistrement final.
MI. L’album s’appelle The Burden of God, est-ce qu’i y a un thème récurrent (La religion) que vous aviez envie de développer ?
Yves. C’est assez complexe, ce qu’il faut se dire de prime abord c’est que chacun doit interpréter les textes comme il en a envie. Après, c’est vrai qu’on aborde le sujet de la religion mais du coté obscur de la chose. Le personnage que tu retrouves sur la pochette est un chevalier, un justicier en quelque sorte mais qui ne défend pas forcément le bien. Par exemple dans « The Preacher » le texte est foncièrement anti religieux, il prêche nettement plus pour Satan que pour Dieu. En fait, c’est une critique générale de la société, la chrétienté représente tout ce qui est beau et parfait mais quand on voit l’état dans lequel se trouve le monde aujourd’hui on est en droit de se demander quel rôle a réellement joué la religion dans tout ça. On a des paroles à la DISSECTION, on est sous-jacents dans l’obscur. C’est le coté Dark qui nous intéresse au plus haut point.
MI. Vous voulez amener les auditeurs à réfléchir ?
Yves. Voilà, et pour que ce soit riche on a créé une atmosphère qui doit conduire les gens à s’interroger sur la religion. Par exemple sur « The Preacher » on a mis un extrait de la Bible ; l’Apocalypse selon St Jean qui est extrait du livre des révélations. Ca crée un univers spécifique qui doit te mettre dans un certain état d’esprit. C’est l’éternel combat entre Dieu et Satan, le bien et le mal. Mais ce n’est pas un album concept, on a simplement écrit des textes avec des thèmes très fort qui tourne autour de la Religion.
MI. Il y a tout de même « The Dominium Gate Part III », un concept que vous développez sur plusieurs albums ?
Yves. Oui, c’est la fin d’une trilogie qu’on a développé sur deux opus précédents (The Dominium Gate et Genetic Disorder). C’est vrai, c’est un morceau concept qui est basé sur deux personnages. Pour la dernière partie on a fait appel à Magalie Luyten c’est une superbe chanteuse qu’on a rencontré au PPM Fest l’année dernière. C’est quelqu’un qu’on connaissait déjà de part ses travaux au sein de BEAUTIFUL SIN ou VIRUS IV. On a toujours été très inspirés par les voix féminines lorsque ça s’y prête. Et là on s’est dit qu’on allait pousser le bouchon un peu plus loin. On n’avait pas envie d’avoir une chanteuse lyrique style opéra avec une voix haut perchée aussi bonne soit elle ! Je parle de la voix [rires] !!! Dans le registre TARJA ! On voulait une chanteuse qui ait des couilles et elle en a je te le garantis. Le mixage des deux voix, celle de Jo avec celle de Magalie nous a intrigué et au final ça a donné quelque chose d’intéressant. On a bien aimé cette dualité sur ce titre.
MI. Vous avez joué à Tel-Aviv en ISRAEL et vous avez été extrêmement bien accueillis ?
Yves. Oui c’est souvent comme ça dans les pays exotiques. Les concerts Metal sont rares là bas et ça a très bien fonctionné avec le public. Ils sont très chauds, ce sont des fans exceptionnels. On va y retourner en septembre pour la troisième fois. C’est pour ce genre de moments qu’on est vraiment heureux de faire de la musique. Découvrir des pays improbables où on s’aperçoit que derrière les apparences il y a une scène, un vrai public qui t’attend. On a gagné des fans qui nous redemandent de venir à chaque fois qu’on sort un nouveau disque. Ca été une superbe expérience, tellement intense que dans le dvd One Night Of Insurrection qui est sortit en 2011, on a inclus un reportage sur la tournée en Israël.
MI. Ce live a été enregistré à Grenoble ?
Yves. A Fontaine très précisément, il y a une salle qui est adéquate pour ce type d’enregistrement. Tu y trouves l’intégralité du concert et ce reportage de 15 minutes sur notre périple en Israël.
MI. Vous n’avez pas envie de faire un dvd retraçant vos trente ans de carrière ?
Yves. Oui bien sur mais c’est énormément de travail. On a commencé à travailler dessus en faisant dans un premier temps un dérushage. On a énormément de documents, c’est titanesque comme recherche. On a peut être 300 ou même 500 cassettes, je ne sais pas vraiment. On a des dv, des mini dv qui retracent une partie de notre histoire je dirais même de notre vie. Je te garantis qu’il y a de quoi faire.
MI. Vous avez des documents datant de la période Ebony Records ?
Yves. Non, on a rien de cette période, on a des documents qui datent mais qui ne remontent pas aussi loin. On a beaucoup d’archives après 1999, surtout pour les années 2004/2005. On a fait deux tournées avec AFTER FOREVER, on a d’ailleurs sympathisé avec eux. Malheureusement ils ont splitté. C’est ces deux tournées qui nous ont propulsés en Europe. C’est plus ou moins grâce à eux qu’on a pu mettre un pied à l’étranger, on a pu jouer en Hollande et on a fait trois tournées en Espagne. Au départ, on n’était pas du tout implantés là-bas. Ça a été une très bonne opportunité. Aujourd’hui, c’est important d’avoir le bon package pour pouvoir s’exporter. Ce n’est pas facile pour un groupe français de jouer en dehors de ses frontières. Tout ça à cause de cette étiquette groupe français qu’on nous met systématiquement sur le dos. On leur doit beaucoup à ce niveau là. Et puis on a pu aussi faire des festivals comme en Hongrie, en République Tchèque, ou en Slovaquie.
MI. Quel souvenir gardes-tu du festival que vous avez fait en 2002, le New Jersey Metal Meltdown ?
Yves. Oui je m’en souviens, ça reste un très bon souvenir, c’était un des premiers shows qu’on faisait avec SAXON, MANOWAR et VIRGIN STEELE. Il y avait du beau monde, on a pu côtoyer tous ces gens là grâce à ce genre de festival ça fait plaisir.
MI. Chris Bay de FREEDOM CALL a gardé un souvenir impérissable de la tournée que vous avez fait ensemble, et toi ?
Yves. Oui, moi aussi j’en garde un très bon souvenir. On ne se prenait pas la tête, c’était très bon enfant. Le seul bémol c’est qu’il manquait un peu de monde. L’affiche était belle et aurait mérité des salles pleines. C’est un gros challenge qu’on a tenté mais ça a été une bonne expérience après le seul regret c’est que le public ne soit pas venu en masse sur l’ensemble de la tournée.
MI. Quels ont été les faits marquants tout au long de ces trente ans ?
Yves. C’est très compliqué sur trente ans il s’est passé tellement de choses. Notre première date en Israël a été une vraie surprise, l’accueil du public a été fantastique. Mais il y a eu tellement d’événements comme notre tournée en Lituanie qui a été fantastique, on a fait des rencontres très sympas. En règle générale tout ce qu’on a pu faire dans des pays exotiques reste inoubliable et très intéressant. Mais l’Israël reste très marquant pour chacun d’entre nous. Notre album sort le 18 mai et ça aussi c’est très important pour nous. Et j’ai un scoop pour Metal Impact qui peut l’annoncer en exclusivité mondiale : on a signé depuis très peu de temps, ça remonte à 48 heures, avec un agent allemand qui s’occupe de RUNNING WILD, MASTERPLAN, IRON SAVIOR. On a cette chance là d’avoir quelqu’un de très coté qui va s’occuper de nous, j’espère que ça va changer les choses. Il a vraiment bien apprécié l’album et ça veut dire qu’au niveau des futures tournées il y a plein de bonnes choses qui se préparent. A l’heure actuelle, c’est en cours d’élaboration.
MI. Quel est le plus beau compliment qu’on pourrait te faire après avoir écouté The Burden Of God ?
Yves. Déjà, une des premières chroniques qu’on a vues a été faite par un Webzine qui s’appelle Metal Sickness. Le chroniqueur a élu Burden Of God meilleur album de l’année. Rien ne peut nous faire plus plaisir. Que dire de mieux. Si tous les médias nous font le même compliment, il y a peut être quelque chose qui va se passer. Je ne sais pas ce qu’ils diront mais d’entrée, ça commence plutôt bien. On est très confiants.
MI. Merci pour cette interview et j’espère à très bientôt à Paris !
Yves. Oui, merci à toi, on travaille pour faire une date à Panam c’est impératif. Merci pour votre soutien, à MI et j’espère que vous serez nombreux à venir nous voir quand on viendra jouer dans la capitale.
Ajouté : Mercredi 20 Juin 2012 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: Nightmare Website Hits: 15910
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