PARKWAY DRIVE (au) - Deep Blue (2010)
Label : Epitaph Records
Sortie du Scud : 25 juin 2010
Pays : Australie
Genre : Metalcore
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 44 Mins
L’année 2010 aura été celle de tous les retours. Et le Metalcore, ne s’en retrouve pas vraiment marri. Ses plus dignes et prestigieux représentants, de NORMA JEAN à HEAVEN SHALL BURN, d’AS I LAY DYING à THE GHOST INSIDE, chacun y a mis du sien pour embellir cette riche année. Un nom manque cruellement à cette liste ridiculement petite, celui de PARKWAY DRIVE. Eux aussi sillonnent la scène depuis un paquet d’années. 2002 plus exactement. C’est à cette époque que l’incontournable Winston McCall s’est offert les services de talentueux instrumentistes pour former lui aussi sa petite bande. Une décennie plus loin, on en parle encore. Alors il serait honorable de reconnaître que le tour de passe-passe à plutôt bien fonctionné. La sortie de ce Deep Blue, trois ans après Horizons est bien évidement à ranger parmi les faits marquants d’une année foisonnante en sorties de qualité. Peut-on pour autant parler d’un retour gagnant comme on le fait trop souvent quand un groupe majeur d’une scène redébarque à l’improviste ? Pas si sûr.
Pour commencer, les australiens ont donné une couleur à leur musique. Le bleu. Un bleu profond s’il fallait faire une traduction littérale. Alors qu’est-ce qui est bleu ? Le ciel, la mer, le curaçao ? Avec la théorie suivante, qui dit que la mer est bleue car l’eau absorbe cette nuance de couleur en rejetant les autres mais que ce principe s’applique plus ou moins parallèlement à l’œil humain, ce qui rend le ciel bleu à nos yeux, on peut en conclure que dans le fond, aucune logique n’est vraiment établie. Les données physiques les plus élémentaires sont remises en cause, sauf une. PARKWAY DRIVE a manifestement liquidé la bouteille de curaçao au moment de composer ce disque. Car on y retrouve cette euphorie propre au Metalcore, la même qui est décuplée quand les grammes d’éthanol s’enquillent dans les veines. Sans aucun doute, on aurait aimé que nos loubards au grand cœur, du haut de leur statut de valeur sûre, proposent un disque qui soit complet et riche en nouvelles idées. L’opulence, la prospérité n’est pas ici dans la recherche de mélodies inédites, de formules nouvelles mais dans le feeling incomparable que dégage Deep Blue. PARKWAY DRIVE n’a pas changé d’un iota sa décoction, conservant en premier lieu les vocaux de l’ami Winston, qui lorgnent vers des fréquences assez atypiques. La batterie, d’une propreté absolue injecte des patterns assez subtils et toniques qui dynamisent l’ensemble. Mais surtout, elles compensent un riffing pauvre en imagination qui joue sur des terres cent fois labourées. La prestation de Luke et Jeff est décevante car l’entente entre les deux est cordiale sans être vraiment palpable. Sans parler de certains riffs qui officient au rayon remplissage. Une composition comme « Deliver Me » par exemple, aussi sympathique soit-elle, ne pourra jamais vraiment décoller. La faute aux six autres pistes qui sont passées par là avant et qui lui ressemblent sensiblement. Très inégal, ce nouvel effort bascule entre l’excellence avec « Unrest » ou « Pressures » et le politiquement trop correct avec « Alone » qui démarre comme un balade ou « Leviathan I » qui ressasse péniblement le même discours après quarante minutes. Marshall des WARRIORS et surtout Brett Gurewitz (guitariste pour BAD RELIGION et producteur de NOFX et RANCID) viendront apporter leur pierre à l’édifice. Si l’écot du premier est inoffensif, celui du deuxième est remarquable sur « Home Is For The Heartless » qui bascule nettement dans le Punk / Hardcore avec ce refrain scandé pour le moins mémorable. Pour conclure en beauté, n’ayez crainte, même si je ne les ai pas encore cité, PARKWAY DRIVE n’a pas oublié ses séquences mosh-parts et ses breakdowns à redondance cyclique. C’est juste que le peu d’originalité qu’ils représentent ne m’a pas donné envie d’en parler plus tôt.
Je ne saurais cacher plus longtemps que ce full-lenght, émanant d’une formation pour laquelle j’ai la plus haute estime, n’a pas totalement répondu à mes attentes. On y redécouvre un PARKWAY DRIVE qui s’épanouît dans le classicisme, dans la conformité. Comme tout album de Metalcore qui se respecte, Deep Blue nettoie bien les cages à miel, c’est une évidence. Et s’il est très intéressant dans ses aspects mélodiques et dans sa conception traditionnaliste du genre, on ne peut pas nier que d’un combo capable de beaucoup plus, on en attendait justement… beaucoup plus.
Ajouté : Mardi 14 Février 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Parkway Drive Website Hits: 12154
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