SEPTENTRION (FRA) - Of An Oath (2011)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 18 décembre 2011
Pays : France
Genre : Black / Folk Metal
Type : Démo
Playtime : 7 Titres - 30 Mins
SEPTENTRION est de ces formations attirantes au premier coup d’œil. On aura vite fait de mettre provisoirement de côté leurs penchants avoués pour le Black / Thrash pour s’intéresser à un visuel des plus intriguant. Logo en caractères runiques incluant une représentation sommaire de l’Yggdrasil mais surtout, une très jolie pochette, tirée du tableau « La Bataille De Poitiers » par Charles De Steuben en 1837. Pour l’anecdote, cet affrontement sanglant qui s’est déroulé en l’an 732 a vu la défaite des armées musulmanes face aux troupes françaises de Charles Martel. On évitera bien évidement d’en tirer des interprétations foireuses, préférant nous concentrer sur l’esthétisme remarquable de cette œuvre, même s’il apparaît clair que SEPTENTRION porte une attention toute particulière aux symboles, aux spiritualités et aux traditions. Engagés, nos franciliens ? Eux seuls peuvent le dire. Mais avec cette première démo qui répond au doux nom d’Of An Oath, ils le sont, au moins musicalement.
Je vous le disais, nos français évoluent donc dans un registre Black / Thrash mélodique, pour ne pas dire mythologique. Après une introduction très romanesque, très religieuse à grands renforts de pianos et d’orgues, explose « Chapitre I – At The End Of My Journey ». Aussi ai-je oublié de préciser que cette démo se compose comme un livre, de chapitres. Un Black Metal assez froid et résonnant s’échappe de ce cocon confortable. Le mid-tempo introductif classieux laisse vite l’espace à des rythmiques plus chevaleresques, guidées par le chant éraillé assez classique de Morne. Ces premiers instants sont très plaisants. Un interlude médiéval, un break un peu catchy et quelques growls viennent aérer une création moite sur laquelle on entend surtout les instrumentistes. La séduction opère assez vite et plutôt discrètement. Les chapitres suivants marquent un retour progressif à la réalité, car les imperfections y sont plus nombreuses. Le feeling change un peu sur « Creatures » qui table davantage dans la brutalité gratuite sans oublier de mettre en valeur la facette virtuose des guitares. Nous sommes en présence d’un titre un peu trop convenu à mon goût, bien que son exécution soit précise. Même topo sur « La Mort Agreste » malgré une aliénation vocale plus marquée. Globalement, on aurait bien aimé que SEPTENTRION joue encore plus à fond la carte du cliché Viking, avec pourquoi pas l’introduction d’une guitare folk et de quelques passages un peu plus festifs, à l’image de « Neant », une instrumentale (trop) posée qui fait son petit effet. Seulement voilà, les franciliens semblent s’épanouir dans la rigueur de cet hiver qui n’en finit plus. La musicalité des riffs tranche avec les réverbérations vocales et le jeu de basse spontané de Macabre, qui aboutissent à un mélange un peu complexe de Black, de Viking, de Folk mais jamais… de Thrash comme annoncé. Moi qui trouvais que leur étiquette stylistique collait assez mal au visuel qu’ils arboraient, me voilà un peu plus rassuré sur la cohérence du projet. Car il faut bien le dire, Of An Oath est une démo complètement cohérente, plutôt travaillée et qui regorge de subtilités, comme ce chant plaintif de très bonne facture sur « Völundr’s Chant ». Encore un peu granuleux et poussif à certains endroits, il dévoile cependant un groupe indéniablement talentueux.
Comme souvent, les petits groupes français ne déçoivent pas. SEPTENTRION se veut impliqué et appliqué. Il n’en ressort certainement pas un album exempt de tout défaut, ni même une prestation réjouissante. Cependant, si certains préfèreront se rabattre sur les valeurs sûres du courant, ils feraient mieux de se montrer un peu moins dédaigneux avec des français qui possèdent dans leur jeu de bien beaux atouts, à commencer par une personnalité aux contours déjà bien dessinés. Sur ce, je crois qu’ils peuvent continuer sereinement leur petit bonhomme de chemin.
Ajouté : Mardi 21 Février 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Septentrion Website Hits: 9736
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