Le quatuor américain BLACK STONE CHERRY, actif depuis 2001, nous font le plaisir de remettre le couvert avec ce troisième opus studio (je ne compte pas la démo Rock’N’Roll Tapes sorti en 2003 et le live de 2007, Live At The Astoria) sobrement intitulé : Between The Devil And The Deep Blue Sea. Traduit littéralement, ça donne : « Entre le diable et la mer bleue profonde ». Un titre en somme bien énigmatique...

Originaires du Kentucky, les quatre potes de lycée Chris Robertson (chant et guitare), Jon Lawhon (basse), John Fred Young (batterie) et Ben Wells (guitare) tracent la route ensemble depuis leurs débuts. Black Stone Cherry (2006) et Folklore And Superstition (2008), les deux premiers albums du combo ricain reflètent aussi cet esprit Rock'N'Roll des seventies, ce côté nostalgique d'une époque où le Hard Rock de LED ZEPPELIN était une religion pour beaucoup de gens, où le souvenir bien vivace du King ELVIS PRESLEY faisait encore bouger bien des groupies en larmes.
Bref, un temps où la vie était plus Sex, Drugs and Rock'N'Roll, rebelle et libre mother fucker !
C'est tout cet état d'esprit que les BLACK STONE CHERRY cherchent à faire revivre (sans trop de mal) et Between The Devil And The Deep Blue Sea nous immerge de nouveau dans cette époque bénie avec néanmoins des sonorités plus proches de notre XXIème siècle.

Un peu moins calme que leur album précédent, Folklore And Superstition, ce CD permet aux BSC de se remonter les bretelles et d'aller de l'avant en nous livrant du Rock bien lourd à l'état pur.
Chris nous régale de sa voix bien grasse, pleine de nuggets et de whisky brûlant le gosier. Ça sent bon les étendues sauvages de l'Ouest américain, bien poussiéreux avec sa montagne de pneus enflammés au loin. C'est très cliché mais c'est ainsi que sont les BLACK STONE CHERRY.
Le puissant « White Thrash Millionnaire » ouvre le bal ou dirais-je, le fait exploser ! Une telle entrée en matière, aussi volcanique, est non pas surprenante mais juste des plus agréables à entendre.
Le décor est planté et nos compères ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin …
S'en suivent « Killing Floor » et son tempo d'entrée légèrement orientalisé et la première ballade de l'album ''In My Blood'' qui réussit à ne pas nous endormir, mais qui nous demande simplement de nous laisser aller. Cool !
« Such A Shame » remet la gomme. Nous voilà repartis sur la légendaire Route 66 (traversant pas moins de huit Etats !) en Ford Mustang rugissante ou en mythique Harley Davidson pétaradante à engloutir le bitume fumant du coin. Le titre suivant est un peu moins viril que son frangin mais apporte une petite touche de fraîcheur. « Won't Let Go » ferait effectivement une bonne B.O de série US pour ados. L'appui d'une voix féminine dans les refrains donne au morceau plus de légèreté.
« Blam It The Boom Boom » sort du lot avec un solo très old-school et son refrain accrocheur qui reste en tête assez longtemps pour qu'il finisse par nous saouler en fin de journée. Simple et efficace, ce morceau respire les BLACK STONE CHERRY dans toute leur splendeur.
Le reste de la galette reste correct et écoutable. Des morceaux comme « Can't You See », « Like I Roll » et « Let Me See You Shake » permettent de garder cette ambiance Rock' N' Roll.
« Stay » et « All I'm Dreamin' Of », le morceau qui ferme l'opus des BSC sont deux belles ballades.
Ce n'est pas une prouesse technique mais simplement un désir de parler auditivement à une gent féminine plus hostile à des albums comme celui-ci. « All I'm Dreamin' Of » est cependant un morceau assez beau bien qu’un peu mielleux. C'est donc lui qui ferme la marche et clôture ce troisième opus de Chris, Jon, Ben et John Fred.

Dans l'ensemble, Between The Devil And The Deep Blue Sea, s'écoute bien. Le temps passe vite et on ne se lasse pas de faire redémarrer le CD. Je dirais que c'est un très bon album qui, par ailleurs est le digne successeur de leur premier opus, Black Stone Cherry. Nostalgiques des seventies, cet album est fait pour vous !