J.R.BLACKMORE & FRIENDS (de) - Voices (2011)
Label : J.R. Blackmore Records
Sortie du Scud : 1er novembre 2011
Pays : Allemagne
Genre : Hard Rock
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 64 Mins
Vous connaissez Ritchie Blackmore ? Ce guitariste ténébreux et disons un brin colérique qui a fondé, il y a plusieurs décennies un groupe révolutionnaire nommé DEEP PURPLE ? Pour faire court, disons que l’on doit à ce Monsieur, ce Seigneur, l’incorporation d’éléments néo-classiques au sein de notre Hard Rock bien aimé, avec ce son de Fender Stratocaster largement identifiable. Sans Blackmore, sans DEEP PURPLE et sans RAINBOW (qu’il fonda en 1975 avec un certain Ronnie James Dio au micro), point de Malmsteen, et donc point de toute cette vague de Power Metal mélodique qui enchante nos oreilles depuis des lustres.
Ritchie Blackmore a aujourd’hui définitivement tourné le dos à ce style qu’il a enfanté, préférant s’adonner avec plaisir à son Folk médiéval en compagnie de sa chérie Candice Night. Tout n’est pas perdu et l’héritage perdure avec sa progéniture, un certain Jürgen Blackmore, son fils en réalité comme vous vous en doutez. Ce petit gars, âgé quand même de 48 ans (pas grave, votre serviteur affectionne tout particulièrement les personnes nées en 1964) et né en Allemagne, sort des disques dans un relatif anonymat, et pourtant les amoureux de son père pourraient y trouver leur compte. Comme papa, Jürgen joue sur Strato, et son coup de médiator évoque forcément le jeu de qui vous savez.
Ainsi, son disque Voices, sorti l’an dernier sous le nom J.R.Blackmore & Friends, emprunte aussi bien au DEEP PURPLE de Perfect Strangers qu’au RAINBOW de Long Live Rock’n’Roll et de Difficult To Cure.
L’introduction arabisante de « Voices » et ce qui en découle rappellent plus ou moins un « Gates Of Babylon » joué au ralenti, et c’est sans une certaine nostalgie qu’on se met à écouter ce disque avec un grand plaisir. A aucun moment on ne pourra exiger de Jürgen qu’il se démarque de la marque de fabrique Blackmore, car l’affiliation ramène à bien des souvenirs et il serait fort dommage de se priver de ça.
Et puis le fiston a su bien s’entourer. Au chant se succèdent par exemple le génial et talentueux Oliver Hartmann (AVANTASIA, ex-AT VANCE, etc.) ou Michael Bormann (ex-JADED HEART), des frontmen à la voix rauque (bizarrement, à la David Coverdale, qui officia dans le Pourpre Profond sur deux albums). C’est aussi l’occasion de découvrir des artistes méconnus dans nos contrées comme Dave Esser (OPUSDAVI, SCHATTENSPIELER), Cathrine Jauer (FIRST CHILD, CAT), Ela (ELA ROCKS, EBC ROXX) et Markus Engelstadter. Quant au groupe qui accompagne tout ce beau monde, il est composé de Paul Morris (ex-clavier de … RAINBOW …), Danny Miranda (basse, QUEEN & Paul Rodgers) et Charly Zeleny (batterie).
Inutile de vous préciser que parmi cette pléiade d’intervenants, c’est Oliver Hartmann qui tire son épingle du jeu. Et pourtant le garçon ne chante que sur deux titres, sur « Guardian Angel », un morceau top classe de Metal mélodique où le vibrato de Jürgen rend hommage à ses origines, et « Devil In Disguise », mid-tempo à la fois baroque et néo-classique bourré de rythmiques orientales. Pour les autres, on retiendra ce « Beethoven » avec Bormann, empruntant aux groupes progressifs que sont SYMPHONY X et ROYAL HUNT, la ballade « Incomplete » pas très éloignée de ce que peut produite Stan Bush (et où bizarrement Jürgen se prend pour Steve Vaï), les soli éblouissants de « Jekyll & Hyde » et « Nanshu » (la chanteuse Ela officie dans un registre vocal pour le moins surprenant, vous verrez), un « Victorious » qui donne dans l’AOR triomphant ou encore ce « We Are Rock’n’Roll » et son clavier digne d’EUROPE.
Et même si la fin du disque s’essouffle un petit peu, s’achevant avec un instrumental dispensable (« Dreams », curieux pour un disque nommé Voices), il permet de confirmer que la famille Blackmore a un certain savoir-faire, et que le talent de guitariste se transmet probablement dans les gênes. Déjà que Jürgen ressemble furieusement à son père … Et histoire de boucler la boucle, sachez que Jürgen Blackmore joue avec Joe Lynn Turner au sein de OVER THE RAINBOW (je vous laisse le soin d’imaginer ce qu’ils jouent en concert), et que la place qu’occupe le fiston n’a rien de volée. Elle est même tout à fait légitime.
Ajouté : Vendredi 11 Mai 2012 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: J.R.Blackmore & Friends Website Hits: 8608
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