NIBIRUS (FRA) – Dawn Of Death (2010)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 25 août 2010
Pays : France
Genre : Death / Black Metal mélodique
Type : EP
Playtime : 5 Titres - 25 Mins
Oh putain. Aujourd’hui c’est dimanche et je viens de me réveiller. Un peu dans les vapes je pioche au hasard un album à chroniquer pour me mettre dans le bain d’une folle journée musicale et je tombe sur NIBIRUS, un groupe nordiste déboulant de la petite ville d’Hazebrouck (oui oui, ça existe) qui nous sert avec Dawn Of Dream un premier EP sur fond d’astrologie babylonienne et de vestiges sumériens. Oui, c’est une journée de merde qui s’annonce. Comme moi, vous n’êtes pas sans savoir que Nibiru est au cœur de théories farfelues qui voudraient en faire une planète-fantôme de notre système solaire. Comme moi, vous n’êtes pas savoir que la civilisation sumérienne reste pour le Metal une source d’inspiration au même titre que la mythologie nordique ou celte, le groupe MELECHESH étant probablement son plus éminent prophète. Maintenant qu’on a toutes les informations en tête, que notre cerveau bouillonne de renseignements technico-historiques, on peut tirer sur la soupape et se concentrer sur le contenu de cet EP.
Je n’irai pas par quatre chemins, les Nordistes ont un sacré potentiel dans la culotte. Dawn Of Dream s’ouvre avec « Prediction », une sorte de courte mise en garde, lourde et puissante, très saccadée, qui donne pas mal de renseignements quant à la direction musicale de ce très jeune groupe. NIBIRUS nous embarque très vite dans un trip à la scandinave, pas vraiment Viking Metal mais suffisamment Mélodeath pour que des groupes comme AMON AMARTH ou HYPOCRISY s’invitent à dîner. Ces garçons, qui dans le passé avaient un penchant plus assumé pour le Death / Black franc et viril, n’abandonnent pas pour autant la face la plus sombre de leur répertoire en se prostituant lâchement pour les dieux du Metal mélodique. Il reste un résidu de « blackened » Death là-dedans, dans la tournure très froide et cadavérique de certains riffs, dans la voix de Baalberith également. Ce qui est surement le plus étonnant dans ce disque, c’est la présence d’une composition comme « Dark Desires », qui dans son final épique, dans sa structure très carrée, dans son déroulement surprenant, fait passer NIBIRUS pour un groupe ayant déjà dix années d’expérience. La maturité musicale du combo fait plaisir à entendre. Cependant, un détail brise totalement l’état de grâce de cet enregistrement. C’est la production. Etouffée, surchargée et terriblement fumiste, elle oppose une résistance terrible à la totale appréciation de cette œuvre. C’est une barrière, un frein. Ils n’ont surement pas eu le choix mais on réalise en même temps qu’avec une production plus honnête, plus puissante, plus gonflée, on aurait peut-être été en présence d’une petite bombe qui aurait pu retourner le microcosme du Mélodeath français. Par ailleurs, soulignons également que les deux derniers titres (« Enlil Rising » et « Last Empire ») n’ont pas le même impact que les trois premiers.
On avait tout pour se faire démolir la tronche mais malheureusement, cet enregistrement se latte sur plusieurs détails et n’est finalement pas la bonne surprise attendue, malgré d’excellentes dispositions. NIBIRUS est exactement à l’image de l’artwork de son disque, le dessin est fignolé, soigné, peaufiné dans sa partie gauche et en l’état d’esquisse, inachevé dans sa partie droite. C’est certainement facile de rebondir sur ce genre de détails, mais la frustration d’une création qui aurait pu être grandiose l’autorise surement.
Ajouté : Mercredi 30 Mai 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Nibirus Website Hits: 8216
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