MISTWEAVER (sp) - Tales From The Grave (2010)
Label : Casket Music
Sortie du Scud : 30 mai 2010
Pays : Espagne
Genre : Death Metal mélodique
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 62 Mins
Dopés ! Ah non ? Et comment vous expliquez, vous, qu’un obscur groupe espagnol puisse pondre un album de Death Metal mélodique d’une heure sans jamais ramollir ? Attends, c’est pas comme si ce style courait les rues madrilènes hein… On n’est pas en promenade à Göteborg là. Et pourtant, ces garçons font vraiment péter le son pendant une grosse soixantaine de minutes avec leur quatrième album studio, Tales From The Grave sorti le 30 mai de l’année 2010 sur le label anglais Casket Music. On connaissait les gros bras de Rafael Nadal, les gros mollets d’Alberto Contador, place maintenant au gros Death mélo de MISTWEAVER. Formé en 1997, le combo s’est d’abord orienté vers un mix de Death et de Doom, avant de revoir ses ambitions à la hausse et de composer un Mélodeath à claviers, un peu à la NORTHER en moins sirupeux.
Six ans après leur dernier opus, Age Of Darkness (brrr, ça fait peur !) en 2004, on peut affirmer haut et fort sans craindre de représailles surnaturelles que les hispaniques ont véritablement cherché à produire l’album le plus sérieux et le plus travaillé qui soit. L’enregistrement et le mixage sont l’œuvre de Monsieur Andy Larocque (KING DIAMOND) dans ses Sonic Train Studios suédois tandis que le mastering a été confié à Mika Jussila (proche collaborateur de CHILDREN OF BODOM, AMORPHIS, NIGHTWISH…). Autant dire que le choix de l’équipe technique n’est pas anodin pour un groupe exotique qui aimerait se rapprocher des productions typiquement scandinaves. C’est en tout cas ce qui ressort de Tales From The Grave. On comprend assez vite que MISTWEAVER a beaucoup écouté de DISMEMBER (leur nom de scène réfère d’ailleurs à une chanson des suédois) ou d’ENTOMBED. De nombreux éléments se réfèrent ici au Death old-school, tant dans la granulosité des riffs de la guitare rythmique que dans la production un peu crasseuse en passant par certains patterns de batterie proches du Punk (« Smell Of Death ») et la cover résolument vieillotte et hideuse. Malgré ça, les espagnols ne sont pas vraiment à classer dans la catégorie du Revival Death, puisque leur musique est auréolée de décorations beaucoup plus contemporaines, comme des nappes de synthés modernes qui rappellent un peu DARK TRANQUILLITY (« 666 – The Call »). Globalement, cet album est assez hétérogène, les tempos sont variés, les mélodies sont toutes très étoffées et les solos ne font pas mauvaise impression. Seulement voilà, la recette utilisée par MISTWEAVER est là même du début à la fin ; un gros motif de guitare bien percutant, des grognements de chien méchant, une pause aux synthés et rebelote avant un final généralement épique. La forme est toujours la même, c’est juste l’emballage qui change. Alors si l’effet de surprise agit encore jusqu’à l’excellente « Through The Gate Of Timeless Departure » (et c’est déjà un bel exploit !), la fin du skeud devient vraiment pénible. Je pense que certaines compositions étaient totalement dispensables et qu’à raccourcir un peu leur œuvre, ces mecs auraient gagné en impact ! Le résultat est néanmoins agréable, bien brossé et percutant, ce qui est d’autant plus déroutant pour un groupe qui n’a pas eu la sainte bénédiction de pousser sur des terres fertiles pour le Death mélodique. L’application est présente et même si MISTWEAVER fait encore quelques infidélités au Black et au Thrash par moments, son Tales From The Grave est une minuscule bonne surprise, mais une bonne surprise quand même !
Je ne donne généralement pas cher de la peau de ce genre de formations qui, déboulant de nulle part, prétendent à pénétrer un univers qui à la base, ne semble pas leur appartenir. Les Espagnols sont forts en sports, les Français forts en cuisine, les Scandinaves forts en Metal, les Allemands forts en technologies, les Italiens forts en tchatche, etc… Il y a des prédispositions, ce n’est pas de la discrimination, c’est juste une réalité. Et parfois il y a des incohérences, des croisements surprenants comme des Espagnols qui seraient forts en Metal scandinave. MISTWEAVER est de ceux-là. On va peut-être quand même procéder à un contrôle antidopage, juste au cas où…
Ajouté : Mercredi 30 Mai 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Mistweaver Website Hits: 7376
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