De COMEDIE MACABRE, macabre fut le split. Il n’y a que la fin de triste…

Mais c’était sans compter sur Christophe Florian, l’homme tentaculaire renaissant de ses cendres, peaufinant son écriture, ses programmations, toujours à la recherche de l’alchimie harmonieuse et enivrante.

De ces expériences, est né VANGUARD X MORTEN, dans un décor de tubes à essai, d’alambics aux liquides rouge feu, vermillon, sur un autel encombré de parchemins ambrés aux textes ésotériques, dans la pénombre de murailles froides et luisantes, avec des voiles de toiles d’araignées emmaillotant les pierres de taille.

Voilà pour le décor planté par le Metal Gothique et Symphonique de VANGUARD X MORTEM. Mais Christophe, L.C.F, ce chercheur fou, muré comme une bête, sait briser sa solitude et trouver la belle en Alix Rousselet, chant et violon, offrant à l’album [Vanguardismortem] une dichotomie dans les voix, un contraste dans les ambiances pesantes et éthérées.

Marco De Barros en preux compagnon, à la lumière des sunlights, sait faire parler ses baguettes magiques, et donner du rythme aux prédications qui se déroulent au fil des morceaux.

J’ai souvent l’habitude de disséquer les albums titre par titre, c’est vrai qu’avec du Thrash, ou du Hardcore ça tient plutôt de la médecine légale avec numérotation des abats. Mais là, j’ai tendance à dire qu’avec [Vanguardismortem], tout se tient, l’album a une colonne vertébrale qui me fait plutôt dire que je suis en présence d’un concept album accordant une part importante au côté narrateur de la musique et de l’interprétation. Tendance que j’ai trouvée chez WHISPERING TALES, chroniqué il y a quelques mois dans nos colonnes.

Dès les premières minutes de l’album, le chant d’Alex, par sa gorge déployée suscite une lévitation (du calme Messieurs, pas de contrepèterie entre nous) qui nous fait côtoyer les anges.

Les lecteurs séduits par les atmosphères de THERION, EPICA pousseront la porte pour en découvrir plus.
Le jeu des contrastes est rapidement mis en place par les voix, côté scream de Christophe L.C.F , toutefois mesuré, et l’aspect aérien d’Alix alliant délicatesse et élégance.

L’introduction au monde de VXM est faite par les deux premiers titres, avec l’installation des basiques du Metal Goth.
« Lycan Dementia » dévoile un pan de l’histoire au côté plus sombre, plus poignant avec les nappes d’orgues appuyées, une rythmique mise en avant, c’est sur cette page que l’on découvre un travail plus soigné sur les arrangements.

Des notes de piano, et des accords de violon viennent apporter ensuite une certaine fraicheur à l’ensemble comme on aurait glissé un trèfle à quatre feuilles en guise de marque-page. Avec « Poisonous Apple », comme dans tout bon roman, le décor est bien en place, l’intrigue est à son comble, les personnalités de chacun sont dévoilées, les trahisons se dessinent. Ce chapitre nous régale, le savoir-faire se fait maître dans la prestation, les chœurs donnent du relief au titre.

Captivé, il nous faut retrouver nos esprit, on a perdu le nord, « The Cardinal » va nous y aider avec sa ligne plus mélodique. Dans « Rondo Of Love », je n’y vois pas que le côté enjoué et rapide du Rondo, mais plutôt un côté plus dramatique, plus conforme à l’ambiance de l’album, en nous rapprochant de Franz Schubert avec la jeune fille et la mort. Ce climat sombre est porté également par le titre de fin, nous ne sommes pas sortis de la crise…

VANGUARD X MORTEM, qu’une notoriété grandissante va identifier par les chiffres romains de VXM, nous apprend, avec cet album [Vanguardismortem], qu’il va falloir compter avec eux et pas seulement sur les doigts.