NE OBLIVISCARIS (au) - Portal Of I (2012)
Label : Code666 Records
Sortie du Scud : 11 juin 2012
Pays : Australie
Genre : Black / Death Metal Progressif
Type : Album
Playtime : 7 Titres - 71 Mins
Ca démarre comme un Black, ça se confirme dans le chant ou plutôt les égosillements, mais ça te met une baffe tantrique quand viennent toute la subtilité du jeu et l’association au chant clair voire démonstratif. « Tapestry Of The Starless Abstract » annonce la couleur du premier réel effort des Australiens de NE OBLIVISCARIS (on se demande bien où ils sont allé chercher un nom pareil). C’est donc d’entrée de jeu qu’ils nous balancent à la gueule toutes les prouesses dont ils sont capables et poussent le vice jusqu’à nous parfumer ledit morceau aux effluves des « jeux interdits » au cours de ces douze minutes qui pourraient effrayer. Ce sera sans compter sur l’explosion de Xenoyr (chant) qui viendra mettre un terme à la berceuse afin de bien resituer le genre qui vogue entre le Death/Prog et le Black. Sans conteste possible on affirmera dès la première piste qu’on va en prendre pour notre grade et c’est donc avec une grande curiosité que chacun d’entre vous continuera son ascension parce qu’il paraît évident qu’après ses longues minutes pour planter le décor on veut en savoir plus si toutes fois ils n’ont pas donné ici.
Là où l’on aurait tendance à dire qu’évidemment après une si belle compo nous allons devoir nous contenter d’un morceau plus bateau, vu et revu et bien surprise, le rythme est une nouvelle fois cassé pour étendre sur les cordes une douceur quasi atmosphérique pour développer une ambiance plus proche du progressif que de l’agressif et générer ultimement un dernier sursaut de rage en guise de bouquet final.
La technicité est de mise avec un groove déconcertant sur des pistes comme « Of The Leper Butterflies » qui s’amorce avec un son quasi jazzy créant un contraste énorme avec ce qui suit : une pirouette à la OPETH, déploiement de grunts sur gratte frénétique, la tempête après le calme même si habituellement c’est le contraire qui se produit, ici on casse les préceptes et c’est peut-être pour ça entre autres que j’affectionne l’œuvre. Rien n’y est figé, ça bouge, ça décontenance, l’ennui ne trouve pas sa place, pas même sur le somptueux « Forget Not » au climat bien connu chez ANATHEMA. Aérien au possible il dévoile des violons volontairement disgracieux puis disciplinés l’instant qui suit.
Que de saveurs dans cet album ! On a peine à croire parfois, mais quand le doute s’installe et qu’enfin une lueur vous rassure rien n’est meilleur, un bel exemple avec « And Plague Flowers The Kaléidoscope » dont je ne remettrais pas en question la belle introduction aux accents tsiganes que j’aurais jugé hors sujet à la va vite. Elle prend toute son importance au fil des secondes qui s’égrènent jusqu’à ce qui m’a transporté, ce changement de rythmique à 5:33 aidé d’un jeu épileptique au tempo appuyé qui cadencerait même les nuques prisonnières d’un collier cervical.
J’ai beau chercher à redire, des titres trop longs, non c’est justifié, des compositions multifacettes déroutantes, c’est époustouflant, etc … rien n’est à jeter, ça promet.
Portal Of I n’est autre qu’un gigantesque panier truffé d’œufs en chocolat pour enfants dont je tairais la marque. J’ai mangé chacun d’entre eux frôlant la crise de foie, mais ça valait bien la peine de compromettre une éventuelle opération bikini car j’y ai découvert chaque surprise cachée à l’intérieur.
Croisons les doigts pour que NE OBLIVISCARIS soit bien une poule aux œufs d’or et fasse de chaque sortie d’albums une nouvelle Pâques.
Ajouté : Vendredi 21 Septembre 2012 Chroniqueur : Line44 Score : Lien en relation: Ne Obliviscaris Website Hits: 9060
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