SAINC (pl) - Pathogen (2009)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 27 juillet 2009
Pays : Pologne
Genre : Neo / Death Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 39 Mins
Avis aux étudiants en fac de médecine. SAINC va vous être d’un précieux secours pour vos partielles. Pour accompagner la sortie de Pathogen, les polaks ont eu l’incroyable idée de vous offrir une très belle définition du terme dans son livret. « Agent infectieux qui vit dans les tissus et cellules et qui utilise leur structure pour… ». Blablabla. Tu veux pas plutôt faire de la musique ? Attend un peu. Non, finalement j’aime bien quand tu racontes des conneries, ce sera toujours moins chiant que ton Metal. SAINC. Sérieusement, on est dans Blagadonf’ là ? Comment peut-on oser jouer une musique aussi plastique et, pire encore, la commercialiser ? Pourtant, quand j’ai appris qu’un ancien de YATTERING était à l’origine du projet, j’étais emballé. YATTERING quoi ! Ça cartonne. Et là, une vaste blague même pas drôle, bien cachée sous une pochette hideuse à l’esprit gore. Vincent Locke pourrait même porter plainte pour harcèlement. Et nous lui tiendrions la main, dans un élan de compassion.
Ce Pathogen est un album plus bas que terre. De mémoire, il n’y a que BLOODSWORN qui le surpasse. A côté, les pets et les vomissements de NATTEFROST m’apparaissent comme de douces mélodies. Le mal est profond. Et dire que la première minute de « Gene Resurrection », avec sa basse vibrante et ses inspirations Neo Metal façon KORN n’est même pas dégueulasse. Tout se dégrade en quelques secondes et on comprend immédiatement que Pathogen n’a pas d’autre destin que d’allumer cheminées et barbecues selon la saison. Sous la neige ou sous la canicule, il aura au moins une utilité. Cette mixture léthargique de Neo Metal et de Death polonais est d’une indigence inégalée. On reproche souvent à SIX FEET UNDER son côté endormi. Mais SAINC réussit l’exploit de faire passer papa Barnes pour un hyperactif qui vient de s’avaler un cocktail café-Red Bull, sucré aux amphets. La recette du pathétique n’est pourtant pas bien compliquée. Il faut couper cinq des six cordes de la guitare et laisser l’ami Docent apprendre à se démerder en regardant des vidéos d’EMMURE sur YouTube. Les riffs sont joués majoritairement sur deux notes, parfois trois (à quatre ils font une crise d’asthme) et s’étendent entre quatre à six minutes. Du coup, on ne leur en voudra presque pas d’avoir emprunté à RAMMSTEIN un riff d’« Amerika » et un autre d’« Heirate Mich » sur « New Old World », tant que ça leur évite de se fracturer le cerveau pour de vulgaires rythmes binaires. Doucement le matin, pas trop vite l’après-midi, Pathogen se démarque par sa latence surréaliste. Je ne pensais pas que c’était possible de jouer avec si peu de conviction mais surtout, je suis littéralement choqué à l’idée même de penser que les mecs de SAINC puissent croire en leur musique. Soit c’est un gag et dans ce cas, respect parce que tout le monde est tombé dans le panneau. Soit c’est une dégénérescence, une décadence musicale qui mérite à peine sa place dans la fosse à purin. C’est pourtant l’endroit où elle s’épanouira le plus. Une voix Death monocorde, un riffing en carton-pâte, un batteur qui a des oignons à la place des poignets et du persil dans les oreilles ainsi qu’une production dégoulinante, cet album est une véritable plaie, une sangsue toxique qui nous fait plonger dans un coma profond. Et le pire dans tout ça, c’est que la blague ne fait plus rire personne au bout de trois petits morceaux seulement. C’est simplement du foutage de gueule et musicalement, ça ne mérite pas le moindre sentiment respectueux. Car il faut être sourd pour valider une telle débâcle et la sortir en format physique. Et je suis désolé très cher Svierszcz, mais ton activité et ta splendeur au sein de YATTERING prouvent que tu n’es pas un dérangé mental et que tes talents de musiciens ont, un jour, bel et bien existé.
J’en ai marre d’écrire pour eux, j’ai la sensation de perdre mon temps et je crois bien que c’est trop tard maintenant. Pathogen est peut-être un album conceptuel génial fait par de grands génies de la musique. Il faudra que j’appelle mon très estimé collègue Mortne2001 pour en avoir le cœur net. En attendant, j’ai le cœur en fête. Entre les factures, les pubs pour la nouvelle pizzeria du coin, les vieux Charlie Hebdo, les originaux de Tom-Tom et Nana, les posters de BRING ME THE HORIZON (offerts, je précise) et l’album de SAINC, j’ai suffisamment d’éléments pour déclencher l’autodafé du siècle.
Ajouté : Mercredi 03 Octobre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Sainc Website Hits: 7470
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