WIG WAM (no) - Wall Street (2012)
Label : Frontiers Records
Sortie du Scud : 18 mai 2012
Pays : Norvège
Genre : Hard / Glam Rock
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 44 Mins
Avant TERÄSBETONI, avant KEEP OF KALESSIN et avant même la victoire finale des finlandais de LORDI, il y a eu un autre groupe assez fou pour représenter son pays dans le kitchissime concours de l’Eurovision. C’était en 2005 et plus personne ne se souvient de WIG WAM ni de la chanson « In My Dreams » (qui pour l’anecdote, a propulsé la Norvège à la neuvième place). A l’époque, ce groupe scandinave qui voue depuis toujours un véritable culte pour le Glam Rock des années 80, au point de se peinturlurer les babines d’un délicat rouge à lèvres couleur griotte, sortait un premier disque plus que convaincant du nom de 667… The Neighbour Of The Beast et le coup de pub était idéal. A-t-il pour autant fonctionné ? Suffisamment en tout cas pour qu’une page Wikipedia, l’accomplissement ultime pour tout Homme, leur soit consacrée. 2012, l’année du retour. Wall Street, un quatrième album qui fait mal aux bourses. Les superlatifs me manquent.
Et quoi ? C’est ça le Glam moderne ? Triste, je suis. Je vous avouerais que je n’ai pas assez de courage pour revêtir la tenue type du glameur, mais je suis quand même capable de reconnaître des vestes en skaï rongées par les mites et des choucroutes qui pourraient héberger une colonie de lentes. WIG WAM n’est pas du genre négligé, oh non. Même s’ils pratiquent un Hard / Glam Rock directement inspiré des années eighties, la production ultra-boostée de ce Wall Street désavoue complètement ce penchant trompeur pour le old-school. Les Norvégiens font dans un Glam tout ce qu’il y a de plus contemporain. Et on a vraiment l’impression de passer d’un extrême à un autre. Lisse, sucrée, au goût synthétique de chewing-gum, leur musique est d’une niaiserie sans bornes. Pourtant, le coup de booster donné par l’éponyme est foutrement sexy. Un bon riff, un bon refrain, une voix loin d’être cruche, que voilà un démarrage intéressant. La suite sera une descente aux enfers digne d’un RC Lens ou d’un FC Metz. A tel point qu’en réécoutant cet opus, je me suis demandé si c’était bien le même groupe qui jouait ces quelques morceaux, tant tout est différent d’une piste à l’autre. Merci messieurs pour ce bel album de variétés. Mais j’étoffe un peu. « OMG ! (Wish I Had A Gun) » passe encore, grâce à son refrain pas dégueu. Mais le naturel Glam-cornichon des Scandinaves revient au galop dès « Victory Is Sweet » et ne nous lâchera plus d’une semelle. L’indigence est atteinte assez rapidement, treize minutes montre en main. Entre « The Bigger The Better » qui passe pour une reprise Sleazy-Rock-Electro d’Aaron Carter ou « One Million Enemies » dont le début ressemble étrangement au motif initial de « La Groupie Du Pianiste » de Michel Berger (si si !), on ne sait plus où donner de la tête. Aussi, WIG WAM a le désavantage d’avoir à sa tête un chanteur au phrasé rigolo, à l’accent surjoué et aux frasques vocales théâtrales (« Try My Body On »). On se fend bien la poire, c’est vrai. Les musiciens n’assurent pas davantage. Des rythmiques faciles, un Hard Rock fashion, bling-bling et easy-listening, il n’en faut pas beaucoup plus pour reléguer Wall Street au rang de disque lourdaud, aussi drôle que les blagues machistes de tonton Raymond au comptoir PMU du coin. Le pauvre a bu « seulement » deux bières. Reste à savoir si c’était dans des verres à galopins ou dans des seaux de cinq litres. A la fin, il ne sait plus ce qu’il raconte, et ça débouche sur une reprise platonique de « School’s Out » du grand Alice. Mais le clou du spectacle reste incontestablement « Tides Will Turn ». J’ai longtemps hésité à vous en parler, mais c’est trop tentant. Pour faire bref, à côté de cette compo pseudo-romantique et à pleurer de rire, le « (Everything I Do) I Do It For You » de Bryan Adams, référence ultime de la balade gnangnan, mérite une Victoire de la Musique.
Fini de rire les WIG WAM. Posez vos couilles sur table ! Parce que les petits comiques de votre espèce, on les entend brailler chaque jour sur les stations qui diffusent du Hit Music Only. Fallait-il que votre œuvre, d’une rare fadeur, vienne écorner l’image assez positive que j’avais du Glam Rock ? Vos refrains, vos morceaux d’une facilité insolente, vos hommages à TWISTER SISTER (eux ont composé un « Burn In Hell », juste pour dire), ce n’est que du vent. Et il emportera vos strass et vos paillettes loin, très loin. Aussi loin que possible.
Ajouté : Vendredi 19 Octobre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Wig Wam Website Hits: 7110
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